Les informations

db8200 a écrit:

je constate qu'il s'agit du réacteur 5 d'Hamaoka exploité par Chubu Electric Power Co,

My bad... Désolé l'article concerne bien l'unité 5 de Hamaoka et non de Fukushima. Merci Db d'avoir signalé cette erreur de traduction... Ou plutôt d'inattention. Il faut dire que les nouvelles pleuvent ces derniers jours...

Par exemple celle-ci :

Dans le dernier rapport du METI/NISA sur la situation à Fukushima (18/5), on pourra noter que, durant plusieurs jours, de l'eau a été évacuée du bâtiment Turbine 6 (1/5 au 17/5) et du bâtiment réacteur de l'unité 6 (10/5 au 13/5) en direction du réservoir de stockage temporaire. Soit les fuites de 1 à 4 progressent vers les unités 5 et 6 qui sont pourtant situés à l'écart (voir photo du site ci-dessous), soit il y d'autres fuites internes au 5 et / ou au 6.


(d.r. wiki)

Le point NISA / METI du 18/6 :

http://www.nisa.meti.go.jp/english/files/en20110519-1-2.pdf (Anglais)

db8200 a écrit:

Trifoullax, en quoi la présence d'Arsenic 75 est-elle liée au passage d'eau de mer dans un réacteur ?

Hypothèse :

L'arsenic 75 est un isotope stable de l'arsenic (As33) que l'on retrouve dans l'eau de mer (2-4 ppb) et particulièrement dans les algues (1-250 ppm). L'As75 se serait "décalé" en As76 dans le cœur à la suite du bombardement neutronique rapide (résiduel ?) subi dans le réacteur et ce, de manière relativement récente car la demi-vie de cet isotope est de 1 jour.

La présence d'As76 "prouverait" donc le passage récent d'eau de mer dans le réacteur 5 de Hamaoka, ce qui reste un mystère complet à ce jour. Rappelons que le site de Hamaoka n'aurait pas a priori été touché par le tremblement de terre / Tsunami.

Pour l'anecdote, l'Arsenic 75/76 est avec le cobalt 59/60 un des éléments utilisables dans les bombes "sales" ou "salées" de Szilard. L'arsenic est d'ailleurs plus "tactique" dans une optique de frappe + conquête de territoire du fait de sa demi-vie éphémère.

Les températures RPV de l'unité 3 (mauve et vert) semblent avoir bien diminué suite à l'injection d'acide borique effectuée le 15 (bleu) ou de toute autre manoeuvre "non documentée". Reste à comprendre ce qui se passe en base de cuve. Tepco maintient toujours la surveillance (bleu, 8 points de mesure journalier) et le débit de 9+9m3 d'eau par heure (rouge).

Bonsoir
Pas eu le temps d'aller sur les sites japonais car j'étais en mission:

Apparemment deux ouvriers sont entrés dans le réacteur n°3 avec des tenues de protection.
Ils sont entrés 10 minutesà 16 h 30 mercredi pour faire des mesures d'irradiation.
Ils ont relevés 160 à 170 millisieverts par hour au niveau de la porte de l'enceinte de confinement.
TEPCO déclare que les deux personnes ont été exposées à 2 à 3 millisieverts.

Pas de traces d'infos supplémentaires REELLES sur l'état des cuves des réacteurs.
Si quelqu'un a des éléments SERIEUX sur ce point, pourrait-il faire un point de situation ?

KLOUG

Après bien des tergiversations, le président de Tepco est finalement "débarqué" pour de bon. Le CA lui reproche son manque de communication en début de crise. Gageons que tout va être beaucoup plus transparent maintenant ?

http://marches.lefigaro.fr/news/societes.html?&ID_NEWS=191180665

Tepco nous informe ce jour que le combustible aurait également fondu dans l'unité 4, donc dans la piscine vu que le réacteur était déchargé.

"In particular, the melting of the fuel pellets inside Units 1 to 4 caused them significant damage."

http://www.tepco.co.jp/en/press/corp-com/release/11052004-e.html

Cette information pourrait remettre en cause la version précédente : Explosion d'hydrogène du 4 provoquée par la fusion du combustible au sein du réacteur 3.

Quoiqu’il en soit on décompte maintenant 4 coriums et non 3 ; D'après le NY Times, la piscine du 4 était chargée d'environ 500 assemblages de combustible neuf (le cœur déchargé ?) et d'environ 1000 assemblages de combustible usé.

trifouillax a écrit:

Tepco nous informe ce jour que le combustible aurait également fondu dans l'unité 4, donc dans la piscine vu que le réacteur était déchargé.

"In particular, the melting of the fuel pellets inside Units 1 to 4 caused them significant damage."

http://www.tepco.co.jp/en/press/corp-com/release/11052004-e.html

Cette information pourrait remettre en cause la version précédente : Explosion d'hydrogène du 4 provoquée par la fusion du combustible au sein du réacteur 3.

Quoiqu’il en soit on décompte maintenant 4 coriums et non 3 ; D'après le NY Times, la piscine du 4 était chargée d'environ 500 assemblages de combustible neuf (le cœur déchargé ?) et d'environ 1000 assemblages de combustible usé.

Etonnant, quand on voit la VIDEO de la piscine du 4. C'est un peu secoué, il y a beaucoup de "corps étrangers" dedans, mais rien de fondu à première vue...

Je pense que le communiqué en anglais emploie quelques racourcis, et veut juste dire que l'unité 4 est destinée à être démontée elle aussi (contrairement aux 5 et 6) car elle a subi de trop gros dégats...

Mulder a écrit:

Je pense que le communiqué en anglais emploie quelques racourcis

Une erreur de traduction ou une mauvaise interprétation est toujours possible cependant il y a bien eu échauffement anormal sur la piscine du 4 dont la température nominale est d'environ 30° C et qui était relevée à 90° C la deuxième semaine d'avril. Vu la quantité énorme d'eau contenue dans la piscine (1000m3), une augmentation notable de sa température, à niveau d'eau constant, est assez révélatrice d'un problème sérieux. Nous avons d'ailleurs pu observer lors de la mesure de radioactivité par le camion-pompe le 12/4, (voir fil "infographie") un frémissement à la surface de l'eau qui pourrait évoquer un point d'ébullition approchant.

https://www.forum-rpcirkus.com/t1655p30-infographie-images-et-videos

La puissance a évacuer dans la piscine du 4 était estimée à 3 MW par l'IRSN le 17/3 soit une estimation de débit massique de refroidissement d'environ 13 Kg/s d'eau ou encore 47 Tonnes par heure ( source ). A titre d'information, cette puissance thermique était quasiment égale à la puissance thermique résiduelle du réacteur 5 en arrêt à froid au moment de l'accident (le 6 étant plus puissant). J'estime que cette histoire de pompage insuffisant est la clef de toute l'énigme : Si on évacue pas la puissance dégagée, la température du milieu augmente, dégage plus de puissance et le cycle continue jusqu'à la fusion du combustible, que ce soit dans le réacteur ou la piscine. Pourquoi en serait-il autrement ? C'est exactement le principe de réaction en chaine incontrôlée encore appelée accident de criticité : Une libération fortuite d’énergie survenant à la suite d’une réaction en chaîne de fissions.


Personnellement je ne suis pas étonné du tout par ce communiqué, je pense que l'information est exacte mais est peut-être diffusée un peu tôt... Un mois après les constatations de Tepco, c'est un peu rapide

Non, décidément, quelque chose ne va pas sur le 3. Tepco indique dans son communiqué journalier être passé d'un débit de 18 m3 à 21 m3 sur la cuve du 3 mais la température du capteur (3) haut de cuve RPV repart à la hausse et celle du capteur bas de cuve (2) ne diminue plus à 165° C. Le simple fait d'augmenter le débit est très, très mauvais signe, les sous-sols des bâtiments regorgeant déjà d'eau contaminée.



Pour ceux qui seraient intéressés par ce suivi, les données journalières de Tepco sur le 1F3 sont disponibles sur :

http://www.tepco.co.jp/nu/fukushima-np/f1/images/11052006_temp_data_3u-j.pdf

Il suffit de changer le jour dans le lien (11 05 21 06) pour obtenir les données actualisées le jour suivant (21) à 0600 etc.

Bonsoir
Décidément c'est toujours autant le foutoir pour y retrouver ses petits.
Je rejoins trifouillax sur le fait de dire que quelque chose ne va pas du tout sur le réacteur n°3.

Je suis quand même un peu effrayé de l'inertie de l'AIEA sur cette affaire : la dernière mise à jour de leur site (j'y suis allé ce soir) date du 11 mai !!! Nous sommes le 20 !
A croire qu'il ne se passe plus rien.

IAEA Briefing on Fukushima Nuclear Accident (4 - 11 May 2011, 17:00 UTC)
Presentations:
→ Summary of Reactor Status: Unit 1, 11 May 2011
→ Summary of Reactor Status: Unit 2, 11 May 2011
→ Summary of Reactor Status: Unit 3, 11 May 2011

Sinon quelques infos mais de portée très générale.
-- Des levées de restriction côté alimentaire de certains produits (choux) sur deux districts.
-- Des opérateurs de la compagnie Tepco ont pu, pour la 1ère fois depuis l’accident, pénétrer dans le bâtiment du réacteur n°2.
D’après eux, les dégâts sont vraisemblablement pires que prévu.
-- De nombreux scientifiques mettent en doute les mesures et relevés de radioactivité publiés par les autorités.
Des éléments troublants corroborent l’idée qu’en haut lieu, dans les ministères, des hauts fonctionnaires cachent des faits et couvrent les intérêts du lobby nucléaire et du géant Tepco.
-- Les rejets radioactifs dans l’air, dans le sol et l’eau, qui continuent, pourraient concerner des centaines de milliers de personnes dans un rayon de 100 kilomètres, et les risques de contamination de la chaîne alimentaire seraient confirmés dans un rayon de 300 kilomètres.
-- S’agissant des conséquences de l’accident sur l’industrie nucléaire, le Premier ministre japonais, Naoto Kan, a assuré mercredi que son pays continuerait d'utiliser l'énergie nucléaire, même si le Japon devrait revoir les fondements de sa politique énergétique.
(NDK : eh ben ils vont avoir un gros travail à faire notamment pour rassurer l'opinion publique, même si les japonais ne contestent guère)
-- En Europe, les négociations se poursuivaient mercredi au sein de l’Union européenne afin de trouver un accord sur les modalités pour tester la résistance et la sécurité des centrales de l’UE aux accidents et aux catastrophes. Visiblement il y a des divergences sur les stress tests.
La difficulté proviendrait de ce que les « régulateurs » n’ont pas compétence en matière de sécurité liée au terrorisme, une donnée que souhaitent pourtant prendre en compte certains pays.
-- Enfin, en Grande-Bretagne, un rapport officiel confirmant l’utilité du programme nucléaire a été remis au gouvernement.

Pour revenir aux décisions de l'ASN concernant tous les exploitants nucléaires, le volet concernant la sous-traitance va devoir sérieusement faire l'objet d'une analyse. C'est en fait à la demande du HCTSIN qu'a été rajouté ce point :

Conditions de recours aux entreprises prestataires
a) Décrire le champ des activités concernées en le justifiant.
Montrer que ce champ est compatible avec la pleine responsabilité de l’exploitant en matière de sûreté nucléaire et de radioprotection.
b) Décrire les modalités de choix des prestataires : exigences en matière de qualification des entreprises prestataires (notamment formation des agents à la sûreté nucléaire et à la radioprotection), formalisation des cahiers des charges et types de contrats, modalités de passation des marchés, dispositions prises pour permettre aux entreprises sous-traitantes et à leurs salariés d’avoir une visibilité à moyen terme de leur activité.
c) Décrire les dispositions prises pour permettre des conditions d’intervention satisfaisantes pour les entreprises prestataires. Décrire l’organisation mise en oeuvre pour la radioprotection des intervenants.
d) Décrire les modalités de surveillance des activités sous-traitées, en particulier la manière dont l’exploitant continue d’assurer sa responsabilité en matière de sûreté nucléaire et de radioprotection.

KLOUG

Chubu Electric, opérateur de la centrale de Hamaoka, publie ce jour des détails sur l'incident ayant entraîné un retard de la procédure d'arrêt à froid de l'unité 5 et au cours de laquelle de l'eau de mer aurait circulé dans le réacteur :

http://www.chuden.co.jp/energy/hamaoka/hama_info/hinf_tenken/__icsFiles/afieldfile/2011/05/20/230520shuhukusuiki5u.pdf (Japonais)

D'après Chubu, le problème aurait été localisé dans le condenseur au sein duquel une vingtaine de tubes d'échange auraient été endommagés à la suite d'un problème technique.

Le Yomiuri Online commente également cet incident :

http://www.yomiuri.co.jp/science/news/20110520-OYT1T00981.htm?from=main3 (Japonais)

Bonjour,

Yukio Edano, a le 17 mai annoncé,que le gouvernement réfléchirait très sérieusement à un déplacement des institutions et du back-up en cas de crise.... Après cette déclaration,il était reçu dans la région d'Osaka par les autorités régionales .

http://sankei.jp.msn.com/politics/news/110517/plc11051718010021-n1.htm

Le 20 mai à Tokyo,le professeur Yamashita actuellement premier conseil concernant les risques sanitaires dus aux radiations pour la préfecture de Fukushima, annonçait qu'à 100 millisieverts an,il n'y aura aucune augmentation des cancers...

http://mytown.asahi.com/nagasaki/news.php?k_id=43000001105210001

fc a écrit:

à 100 millisieverts an,il n'y aura aucune augmentation des cancers...

Merci Fc, il fallait bien s'attendre à de telles déclarations si les autorités Japonaises veulent faire rentrer tout ou partie des "déplacés" chez eux comme ils l'ont annoncé. Reste à voir ce que diront les "autres" experts, ceux qui penseront - peut-être à l'autre bout du monde - que 100 mSv/an, c'est loin d'être négligeable en terme de répercutions sur la santé.

très difficile en tout cas de se faire une idée précise de l'impact des "faibles" doses, tant les études semblent contradictoires entre les hypothèses linéaires sans seuil et les autres.

Dans le même temps, affirmer qu'il n'y aura "aucune augmentation des cancers" dans une zone avec des relevés à 100 mSv/an, sachant que la dispersion n'est pas régulière et que les enfants et surtout les foetus ne réagissent pas de la même façon que les adultes à débits égaux, ça me paraît vraiment dangereux.

Une bonne nouvelle quand même aujourd'hui il me semble, les températures du réacteur 3 semblent à la baisse, alors que le débit total a été ramené de 21 à 18 m3/h.

Merci Blab, hier Tepco avait mis en ligne assez tard les données ; Si j'ai bien compris ils injectent moins par le système anti-incendie (de 9 à 6m3) et plus par les canalisations de cuve. Les températures tendent effectivement à se stabiliser aux environs de 150 / 160°, ce qui reste toujours élevé dans l'optique d'un arrêt à froid (pression et températures ambiantes).



Pas grand-chose d'autre à signaler ce jour sur les médias Japonais et les blogs et forums étrangers suivant le sujet ; On notera toutefois que la conférence tripartite Japon/Chine/Corée se régale de choux de Fukushima, que la barge géante mais lente de 10.000 Tonnes va pouvoir embarquer environ 10% de l'eau contaminée par l'accident et que des prélèvements à Tokyo ont révélé une contamination massique de 170.000 Bq/Kg dans les boues des stations d'épuration. Le gouvernement Japonais a prévu que les déchets légèrement irradiés seront incinérés ou dilués (!) dans du ciment alors que les déchets plus irradiants (>10.000 Bq/Kg) seront stockés en l'attente de "jours meilleurs".

http://www.news24.jp/articles/2011/05/13/07182670.html (13/5, Japonais)

Le Professeur Hiroaiki Koide de l'Université de Kyoto aurait déclaré ce jour devant la commission de la chambre haute du parlement Japonais que lui et ses collègues auraient eu a subir de "fortes pressions pour ne pas publier immédiatement les données de contamination dès le 15 mars" dans le cadre de l'accident de Fukushima. M. Koide avait fait de nombreuses déclarations préalables selon lesquelles les autorités Japonaises minimiseraient systématiquement les retombées de l'accident dans le cadre d'accords secrets entre les opérateurs et les autorités de contrôle nucléaires. L'information diffusée par energy news n'est pas commentée pour l'instant car les travaux de la commission seraient toujours en cours.


http://www.tokyotimes.jp/post/en/1862/A+history+of+warnings+to+dog+TEPCO.html

Les eaux de sources sur Tokyo commencent a être légèrement radioactive...
http://www.tokyo-ct.ac.jp/220/000607.html

Reacteur n°1...
http://atmc.jp/plant/rad/

Tepco annoncera officielement demain la fonte du combustible dans les reacteurs 2 & 3....

Koide,goto,ishibashi
http://www.ustream.tv/recorded/14906087

Ce que le gouvernement a voulu cacher sur Tokyo....
http://twitpic.com/51e73h

le graphique sur le réacteur 1 m'a inquiété...

toutefois, il ne correspond pas au tableau fourni par TEPCO :
http://www.tepco.co.jp/en/nu/fukushima-np/f1/images/11052306_table_summary-e.pdf

c'est peut-être juste une macro excel qui ne fonctionne plus en l'occurence...

Bon, reprenons un peu toutes ces infos :

D'après le tableau Tepco donné par le lien ci-dessus (merci ab74), on constate que Tepco n'a aucun point de mesure dans la cuve (RPV ou cuve, en rose sur le schéma ci-dessous) du fait qu'aucune eau ne peut y circuler. Les mesures sont donc prises :

1) Dans le Dry Well ou D/W c'est à dire l'"ampoule" ou cuve secondaire entourant le réacteur lui-même
2) Dans la Suppression Chamber ou S/C ou "Wet Well" ou W/W c'est à dire le Tore de récupération situé sous le D/W



Une fois ceci posé, on comprend que les températures relevées par Tepco et présentées dans ses tableaux ne concernent pas directement la cuve (réacteur, RPV) elle-même, mais ce qui peut être mesuré dans son environnement proche.

Voir augmenter le CAMS (détecteur de radiation) à 201 Sv/h au niveau du S/C dans le tableau ATMC signifie qu'au moins une partie du cœur fondu a traversé la cuve primaire (RPV) et la cuve secondaire (D/W) pour atteindre le tore, qui est la dernière étape avant d'atteindre l'enceinte de confinement en béton puis le radier situé dessous. C'est effectivement très angoissant si cela se confirme !

A noter que le D/W peut fort bien "percer" au centre de l'ampoule, ce qui permettrait au corium de s'échapper directement sur le radier sans avoir une grosse influence sur le niveau de radioactivité dans la S/C, situé un peu plus haut.

En théorie tous les tableaux et graphes secondaires comme celui de ATMC sont basés d'après les données Tepco donc ces différences (Tepco mesure ce jour à 0600 30 Sv/h dans le D/W et 1 Sv/h dans le S/C) sont bizarres. Je fouille un peu à gauche et à droite pour tenter d'en savoir un peu plus.

Il s'est bien passé quelque chose sur le 1. D'après les données Tepco de ce jour, les CAMS ont bien détecté environ 200 Sv/h de 0800 à 1400 ainsi que vers 2000 le 22 mais au niveau du D/W (l'ampoule) et non dans le S/C (le tore).

http://www.tepco.co.jp/nu/fukushima-np/f1/images/11052306_level_pr_data_1u-j.pdf (Japonais, les données qui nous intéressent sont en bas de tableau p.2)

Le graphe de l'AMTC (Ministère de l'Education Japonais) est donc conforme car il reprend la valeur maximale observée dans la journée. Il semble par contre que les données S/C et D/W aient été inversées ?

Une explication pourrait être que la cuve ait "lâché" un morceau de combustible dans le D/W mais qu'il ait été évacué à son tour au bout de quelques heures au milieu du core (S/C) sans que le capteur de ce dernier n'ait pu mesurer quoi que ce soit puisque le corium passerait au centre de l'anneau. Le combustible, probablement "engourdi" par le bore, pourrait ainsi former une masse non homogène qui se verrait évacuée plus lentement que dans les études de l'ORNL ou le réacteur était laissé sans aucune intervention extérieure. Cette hypothèse expliquerait également pourquoi le capteur de la S/C ne capte pas grand chose depuis un moment...

Si le phénomène se reproduit et si les capteurs et les relevés sont exacts, ce sera le signe d'un mini-syndrome Chinois, car une fois "planté" dans le radier, le corium ne sera vraiment plus modéré par le bore ; Il faut espérer que le tout sera suffisamment fragmenté et disséminé pour ne pas provoquer de regroupement ultérieur.

ce phénomène s'est également déroulé le 17 mai dernier...
http://www.tepco.co.jp/nu/fukushima-np/f1/images/11052306_level_pr_data_1u-j.pdf

bizarrement c'est suivi par deux lignes dans le tableur différente des autres...
puis ça reprend un "rythme" normal jusqu'au pic de ces deux derniers jours...

bien difficile de se faire un avis....

Le Mainichi a publié hier les déclarations de Chris Allison du Idaho National Laboratory, USA, créateur du logiciel de simulation d'analyse d'accident grave du INL, qui a estimé à son tour qu'en cas de "blackout station" total sur un réacteur du même modèle qu'a Fukushima (site de Laguna Verde au Mexique), l'ensemble du combustible fond et se regroupe en fond de cuve à environ +200 minutes puis le corium atteint 1650° C à +260 minutes après le début du blackout, température de fusion de l'acier inoxydable de la cuve du RPV. La synthèse de ces travaux a été communiquée à l'AIEA fin mars, ce qui n'a pas empêché Tepco de révéler la gravité réelle de l'accident 45 jours plus tard et de continuer à soutenir à ce jour que le corium est "probablement" resté bien sagement stationné au fond de la cuve du RPV.

http://mdn.mainichi.jp/mdnnews/news/20110523p2a00m0na019000c.html (ANGLAIS)

Le point de la presse étrangère du 26/5 concernant l'accident :

- D'après NHK, l'équipe de l'AIEA aurait visité récemment le site de production de Tokai Daini situé à 100 Km au Nord/Est de Tokyo, qui avait connu quelques incidents mineurs suite aux événements du 11/3 ; Les enquêteurs se dirigeraient ce jour (jeudi 26) vers les sites de Fukushima Daini et Daiichi

- La Voix de la Russie nous informe que les prélèvements effectués par Greenpeace dans des algues au large des côtes de Sendaï ont révélé des doses de contamination "largement supérieures aux limites légales" ; La préfecture de Fukushima rappelle que les interdictions de commercialisation des produits de la mer n'ont pas été annulées à ce jour

- Bloomberg révèle que les autorités Japonaises envisagent de transformer le site de Fukushima Daiichi en centre de stockage de déchets radioactifs (rien de bien neuf, encore un "cynisme" confirmé)

- Le Mainchi Daily, dans son édition d'hier revenait sur la déclaration tardive de Tepco sur l'état des cuves et rapportait les commentaires de scientifiques sur cette déclaration http://mdn.mainichi.jp/mdnnews/news/20110525p2a00m0na009000c.html

- Le Yiomuri Daily reprenait hier les même informations de Tepco en illustrant de schémas le scénario de fusion des coeurs : http://www.yomiuri.co.jp/dy/national/T110524006012.htm

Selon le Daily Yomiuri, Tepco aurait confirmé ce jour que le corium aurait bien traversé également les "DryWell" c'est à dire les secondes cuves entourant les RPV des réacteurs 1 à 3 :

http://www.yomiuri.co.jp/dy/national/T110525006455.htm

Certains commentateurs notent que les révélations de Tepco se font beaucoup plus précises et nombreuses tandis que l'équipe d'inspection de l'AIEA se déplace sur le site ce jour même.

D'après World Nuclear News, les dégâts seraient bien plus importants sur les cœurs des réacteurs 2 et 3 que les estimations de Tepco soit entre 50 et 90% du cœur fondu sur le 2 et de 42 à 94% sur le 3 :


A gauche, le cœur du 2 et à droite le 3, le combustible fondu est en rouge, le combustible endommagé en jaune et les barres intactes en noir.

http://www.world-nuclear-news.org/RS_Large_scale_melt_predicted_at_units_2_and_3_2605111.html (Anglais)

Nous en saurons peut-être plus dès le compte-rendu de la visite du site par l'équipe d'inspection de l'AIEA ; D'après NHK cette visite devrait se prolonger jusqu'à vendredi matin heure de Paris et leur rapport complet devrait être prêt pour la réunion internationale de sécurité nucléaire prévue au mois de juin.

http://www3.nhk.or.jp/daily/english/26_21.html (Anglais)

A la suite du sommet du G8 s'étant déroulé à ce jour à Deauville, un sommet sur la sécurité nucléaire devrait rassembler une trentaine de pays le 7 juin dans les locaux de l'OCDE à Paris et préparer les travaux de la réunion de l'AIEA à Vienne (Autriche) du 20 au 24 juin.

http://french.ruvr.ru/2011/05/26/50850097.html (Français)