Au vu de l'ambiance quelque peu délétère et moqueteuse qui règne sur d'autres post, je reviens ici car c'est plus tranquille.
Pour donner quelques éléments de réponse à la question de savoir si le concept de "kerma dans l'air" a un sens alors que l'on est dans l'eau .
Bien entendu physiquement un tel kerma n'existe pas , puisqu'il n'y a pas d'air. ça c'est une évidence.
Mais pourtant on peut tout à fait le définir, à défaut de le mesurer.
En effet , un peut concevoir (au sens de "calculer") un kerma en n'importe quel point de l'espace en fonction uniquement de la fluence en ce même point, et cela quel que soit le matériau entourant ce point d'intérêt, suivant la relation :
Ka(E)=k(E)*
(rel.1)
avec k(E) le coefficient fluence-kerma;
Cela est sans doute plus facile à comprendre si l'on est dans le vide, et l'on peut ainsi définir en un point la valeur du kerma si l'on y mettait un "point" dans un matériau quelconque.
A noter au demeurant que physiquement le kerma existe dans un tout petit volume du matériau (cible mince), alors que dans le vide la dose dans ce matériau serait nulle par défaut d'équilibre électronique.
Ainsi le kerma dans l'air existerait dans une petite bulle d'air dans l'eau. Qu'il soit non mesurable est une autre histoire.
Tout ceci ne parait pas d'un grand intérêt, mais c'est un petit chemin détourné pour comprendre pourquoi l'on utilise une grandeur telle que le kerma dans l'air . Notamment, sous un aspect RP, le kerma dans l'air ne présente guère d'intérêt de prime abord, que l'on soit dans l'air, l'eau ou le vide.
En effet l'objectif de la RP est de limiter les équivalent de dose, dose équivalente et dose efficace dans les gens. Et au dela limiter le détriment radiologique, genre cancer ou érythème etc..
Or , en l'état actuel de la science, l'air ne semble pas développer de cancer lorsqu'il est soumis à un rayonnement ionisant (surtout si l'air est inactif).
On pourrait penser naïvement que le kerma dans l'air ambiant a quelque chose à voir avec la dose ambiante, dans un raccourci fulgurant le kerma est
quelque chose comme la dose
dans l'air ambiant.
Ne reste qu'à rajouter un "e" à "ambiant" est le tour est joué. Et l'on retrouve alors H*(10) (
non, non, on n'a pas retrouvé H*(10), pas lui, l'autre)
Ben non, ça n'a rien à voir.
Si l'on utilise le kerma dans l'air, c'est pour une raison purement métrologique. En effet on peut en théorie déterminer par exemple la dose individuelle Hp(10) que recevrai un individu placé en un point donné (un gros point) en connaissant la fluence en ce même point, suivant la relation :
Hp(10)=h*
(rel.2)
Il suffirait donc de mesurer la fluence
(nombre de gamma incidents par cm2) en ce point pour prédéterminer la dose équivalente.
oui mais voilà, mesurer une fluence n'est pas chose aisée. Alors que l'on sait très bien mesurer un kerma dans l'air. Et d'autant mieux que le kerma dans l'air est très proche d'une grandeur historique : le Roentgen ou exposition dans l'air, qui est la charge électrique générée par ionisation dans l'air, rapporté à la masse d'air.
Ainsi, lorsque l'on a mesuré le kerma dans l'air (
et là il ne faut pas être dans l'eau, ce qui évitent à mes collègues du LNHB de venir tous les matins en palmes, masque et tuba), on peut alors écrire :
relation1
=Ka/ka (ka donné par ICRU 57)
relation 2 : Hp(10)=h*
=(h/ka)*Ka.
On peut donc indirectement calculer les équivalents de dose sous 10 mm connaissant le kerma dans l'air. Pour autant le kerma dans l'air n'est pas la cause de cette dose. Le résultat serait le même si l'on était dans le vide, ou dans l'eau.
Ceci n'est plus vrai pour la dose h'(0,07) pour les photons, générée pour l'essentiel par les électrons mis en mouvement dans l'air (soit en gros et sans vouloir être tatillon, par le kerma).
Bon, j'en vois qui baillent. Puisque c'est comme ça interro écrite surprise. Si si , pour tout le monde, y compris le grand au fond là bas qui rigole.
Monsieur Gamma.lambda, viendrez me voir à la fin du cours.
Professeur Gluonmou