Sortie de matériel de zone contaminante.

Suite à une interrogation pertinente d'une de "mes" PCR, je vous demande votre avis sur le point suivant :
Pour sortir du matériel ayant séjourné dans une zone contaminante (par exemple, un compteur à scintillation en fin de vie, à qui on a enlevé sa source d'étalonnage, par exemple, hein...), on doit contrôler l'absence de conta sur ce matériel. Sachant que ce type de matériel est utilisé pour faire, entre autre, des mesures de tritium, l'appareil est susceptible d'être contaminé par ce dernier. Le fait de faire des frottis 3H sur les parties accessibles de l'appareil ne garanti pas à 100 % l'absence de contamination de l'appareil (même en partant sur l'hypothèse (fausse) que 100 % des surfaces externes de l'appareil ont fait l'objet d'un prélèvement), les fioles avec le scintillant descendent dans un puit pour analyse et cette partie est totalement inaccessible pour faire des prélèvements. Cet appareil est donc voué à partir pour l'ANDRA en pièces détachées? Que sont réellement devenus tous ces compteurs en fin de vie?
Fred

Hum, je dirais que si le matériel ne peut être contrôlé à 100%, il doit partir en déchet nucléaire. Ou alors il peut passer dans un CGO qui prend en compte les effets d'armature et être déclassé...

Mais j'ai des doutes :
ne serai je pas formaté EDF ?
tout matériel entré et ayant séjourné en zone contaminante ne devrait il pas partir en déchet nucléaire ? (avec classement suite à une spectro ?)

Klax a écrit:

il peut passer dans un CGO qui prend en compte les effets d'armature et être déclassé...
Mais j'ai des doutes :
ne serai je pas formaté EDF ?

surement, parce que contrôler avec un CGO pour détecter du tritium

Je m'étais effectivement écarté du tritium pour généraliser aux radioéléments que je côtoie le plus souvent...

Et le tritium, côté CEA, avec un élément soit disant propre qui est sorti dans le domaine public, on a goûté.
Les contrôles vont d'ailleurs être notablement renforcés. Les audits sécurité sur les centres vont en partie porté sur ce sujet.
Je pourrais toujours te dire quels seront les résultats des organisations mise en place.
Et avec ce qui se passe en ce moment !
KLOUG

Non non, les petits loups ( ), c'est pas dans des INB (même si sur le principe, la problématique est identique), mais dans un labo de sources non scellées de type fac, INRA, CNRS ou pharmaceutique....

C'est pire (23 degré )
Désolé ! J'ai besoin de penser à autre chose ce soir.
KLOUG

Sur INB, normalement, tout ce qui rentre en Zone Contaminante dois ressortir en déchets nucléaires...
Après, à voir éventuellement pour démonter ton compteur pour isoler le puit de comptage pour l'envoyer lui seul en déchets nucléaires, mais faut que tu sois absolument sûr que le reste de ton équipement sois propre!!!

Mais ma fibre INB parlant, je suis plutôt d'avis pour l'envoyer directement et entièrement en déchets nuc...

Kaba a écrit:

Sur INB, normalement, tout ce qui rentre en Zone Contaminante dois ressortir en déchets nucléaires...
Après, à voir éventuellement pour démonter ton compteur pour isoler le puit de comptage pour l'envoyer lui seul en déchets nucléaires, mais faut que tu sois absolument sûr que le reste de ton équipement sois propre!!!

Mais ma fibre INB parlant, je suis plutôt d'avis pour l'envoyer directement et entièrement en déchets nuc...

Idem...
....de plus, cette notion de contrôle à 100% serait plutôt du 80% tellement les incertitudes de contrôle sont grandes....donc déchet nuc ! et pas déchet conventionnel !

Bonjour,

Je connais bien sûr les approches type INB, les comprends et les respecte.
Je suis plutôt dans un domaine proche de ceux cités par Fred pour donner le contexte de sa problématique.

Hormis quelques cas où cela sert à doser les alphas (peut-être le cas ici), les compteurs à scintillation liquide servent souvent à doser des émetteurs bêta purs (H3, C14, Ni63, Cl36, et des vies courtes P32, P33, S35, etc., et le plus souvent en quantités assez faibles.

Donc, si l'on est dans une structure où le déclassement de déchets potentiellement radioactifs est possible après contrôle aussi poussé que nécessaire, je ne vois pas pourquoi on s'en priverait.
Quitte à démonter en effet certaines parties de l'appareil pour un contrôle exhaustif. J'insiste là-dessus, il n'est pas question de balancer un truc aux DEEE sans avoir une idée certaine de la propreté radiologique. C'est pas parce qu'on se permet éventuellement certaines choses qu'on ne fait pas des contrôles sérieux avant rejet.

Il y a aussi la problématique du coût des filières de déchets radioactifs qui dans des structures telles CNRS n'ont pas toujours un budget très étendu. En gros, il est relativement complexe de provisionner des fonds.

Voilà, c'est une autre approche, je pensais qu'elle méritait de figurer dans le post.

@+
SW

edit : et pour répondre à Fred, je ne pense pas que tous les compteurs en fin de vie ont été dirigés vers l'ANDRA, ceux des INB, sûrement, mais les autres ?

Merci SW pour ta contribution,
en effet, je suis sur que pratiquement 99,99 % des compteurs partent en déchèterie conventionnelle. Je parle ici des compteurs, mais il en est de même de tous ces appareils que l'on trouve dans des labo, centrifugeuse, incubateur, ect....
Pour reprendre les termes de SW, comment avoir une "idée certaine de la propreté radiologique" de ce matériel? Même avec la meilleur volonté du monde, on ne pourra pas garantir à 100 % qu'une pièce d'un compteur n'a pas été en contact avec du 3H ou du 14C....

Je rejoins SW sur la très faible quantité de radioactivité qui doit se trouver la-dessus.
Et rappelle que le plus dangereux s'il reste des traces, c'est le liquide scintillant qui est un mutagène chimique.
Je suggère de prendre les risques dans l'ordre d'importance, et la radioactivité joue ici le rôle de traceur d'un risque plus important mais moins facilement décelable.

Oui, certes Fred, il serait bien présomptueux d'affirmer qu'on est sûr à 100 %, mais on peut s'en approcher.
J'oublie la source scellée présente dans de nombreux compteurs de ce genre, déjà désolidarisée et étanche selon les critères de la norme idoine (< 200 Bq sur le frottis, de mémoire).
Il faut disposer d'un autre compteur du même type en état de fonctionnement.
Et franchement, si l'on ne trouve pas de traces sur des prélèvements effectués sur les porte-échantillons et le plan sur lesquels ils reposent ainsi que dans le puits de mesure, on ne sera pas loin du compte.
Après, si l'appareil a une histoire vraiment très ancienne, on ne pourra peut-être pas avoir tout l'historique, un événement incidentel oublié...

Ça peut prendre un certain temps pour se convaincre que l'appareil est exempt de radioactivité surajoutée, j'en suis bien conscient.

Après tout, de tels contrôles permettent bien à des colis contenant des substances radioactives de voyager (sous certaines conditions bien sûr) voire à des labos à être déclarés "clear" au cours d'un contrôle mensuel. Je me dis que si l'on parvient à garantir par la mesure ces fameux seuils de contamination applicables aux transports...