Bonjour,
je voulais rajouter quelques informations supplémentaires pour alimenter le débat sur ce sujet délicat, qui est au coeur de la RP.
Pour revenir à ce coefficient de 5%Sv-1 d'excès de cancers mortels, il faut être conscient qu'il n'a pas été établi dans des conditions de répétabilité dans un environnement maitrisé. Mais admettons que cette valeur soit "certaine";
La difficulé de mettre en évidence un excès de cancer est la correction de bruit de fond des cancers naturels. Si l'on accepte un taux naturel de 29 % (donné par Kloug, merci), et en acceptant là encore que ce taux ne soit pas entaché de trop d'incertitude, on peut montrer que pour voir un excès de cancers pour une population ayant reçu en moyenne par individu 20 mS, il faut une population irradiée de 2 millions de personnes. Et encore à ce niveau là on ne fera que confirmer un excès , sa mesure étant incertaine. Et en plus il faut une population témoin de même taille, non irradiée.
C'est plus facile avec un dose moyenne de 100 mSV,. Là une population de 50000 individus peut suffire (mais pas systématiquement) à percevoir un excès de cancers.
Que peut -on en conclure de telles valeurs?
-Que le coefficient de 5% Sv-1 n'a pu être établi qu'avec une population fortement irradiée (suivez mon regard), où les effets déterministes étaient légions. L'un n'empèche pas l'autre.
-Que les effets stochastiques à plus faibles doses n'ont été effectivement jamais mis en évidence (la CIPR parle du manque de puissance du test, égal à 1 - risque bêta). On utilise simplement par prudence une relation linéaire sans seuil hypothétique.
- Que l'information lié à l'estimation de la dose efficace par dosimétrie individuelle, que l'on peut relié à une probabilité d'apparition de cancer, doit rester une information statistique ne prenant son sens que dans une population. La CIPR recommande de ne pas évaluer individuellement le risque du genre : "vous avez reçu 100 mSv dans votre carrière, soit une probabilité d'excès de cancer de 0,5 %". Une telle assertion est scientifiquement discutable, car reposant sur une hypothèse non démontrée mais en plus ce n'est guère politiquement correct.Il est préférable de dire :"votre dosimétrie individuelle montre que vous restez dans un domaine ou aucun effet n'a jamais été détecté". C'est strictement vrai et tout le monde est content.
Concernant l'utilisation des sievert pour des doses élevées, il y à là aussi un problème. Non pas que les risques stoachastiques disparaissent lorsque la dose augmente, mais le modèle mathématique utilisé par la CIPR ne marche plus bien. En effet celui-ci supose que les probabilités de cancers par organes sont suffissamment faibles pour que l'on puisse les additionner pour calculer la probabiliter totale de faire 1 cancer mortel tous organes confondus. Si les doses sont trop élevées, ce modèle additif ne tient plus : on peut faire plusieurs cancers, mais on ne meurt qu'une fois, comme disait Bond, James Bond.
la CIPR ne précise pas au-delà de quelle valeur il ne faut plus utiliser ce modèle. Pour ma part, dans mon tableur "IRM photons", je ne donne plus la valeur du détriment radiologique au dela de 1 Sv, pour éviter toute polémique. Mais il ne faut pas inverser cela en disant qu'il n'y a plus de risque stochastique. il est très certainement de plus en plus élevé, c'eut été trop beau
Cordialement