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| Le nucléaire, les médias, une histoire de coeur ? | |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Le nucléaire, les médias, une histoire de coeur ? Ven 15 Avr 2011 - 9:46 | |
| @Pierre, En ce qui concerne Terra Power, ils ne proposent pas d'utiliser l'UF6 comme fuel mais d'utiliser l'uranium appauvri c'est à dire du 238U comme fertile dans un réacteur à onde de combustion, puisque vous êtes très pointilleux sur les mots. En fait ils reprennent une vieille idée d'Edward Teller (le père du concept Ulam-Teller de bombe H, chauffage de la cible "H" séparé de la compression par flux éléectro-magnétique gamma ). Teller qui a été caricaturé dans le film Dr Folamour, mais ce n'était pas loin de la vérité. Le concept de Teller repris par Terra Power c'est en fait un réacteur surgénérateur que l'on enterre une fois pour toutes et qui au bout de 60 ans de fonctionnement deviendra un déchet qui restera sur place; pas de retraitement. Teller avait grande habitude des tirs souterrains et des déchets qui restent sur place, enterrés pour l'éternité, alors ça ne lui faisait pas peur. En sus Terra Power a trouvé une source de financement avec Bill Gates. Ils veulent répandre ces réacteurs dans le monde entier.. Enfin si ce réacteur ne plante pas aussi régulièrement que Windows..De toutes les façons, une fois le réacteur enterré et demarré plus personne ne pourra y aller voir. @+ |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le nucléaire, les médias, une histoire de coeur ? Ven 15 Avr 2011 - 14:57 | |
| - KLOUG a écrit:
- L'émission de France 2 "envoyé spécial" (toujours en cours) a fait un reportage au Japon...
Le reportage peut être visionné - ou revisionné - jusqu'au 21 avril sur pluzz (le document sur Fukushima débute à 00:32:00) : http://www.pluzz.fr/envoye-special.htmlQuelques morceaux choisis : A 00:39 00 : Le capitaine Furoya, des pompiers de Tokyo ne "déclarerait" qu'une dose de 8.9 mSv pour une intervention de 50 minutes au contact du réacteur 3 qui vient d'exploser et au milieu de débris radioactifs de tout crin... C'est peu, très peu... On aurait aimé en savoir plus (détails de dosimètrie et particulièrement du comptage des neutrons ?) A 00:47:00 : le Dr Akashi, responsable du service de décontamination de l'hôpital de Tokyo témoigne : En ce moment, ils [les liquidateurs] ne respectent pas du tout les règles [de radioprotection] A 00:47:20 (Non traduit) : "...kill the tourism...", "ceci pourrait nuire au tourisme" [si l'on interwievait les liquidateurs]... Bizarre cette réflexion ? A 00:51:50 La "comm" de crise de Tepco pourrait ressembler - excuses répétitives mises à part - au célèbre communiqué du Politburo Russe du 28 avril 1986 : "Un accident est intervenu... Un des quatre réacteurs a été endommagé... Des mesures sont prises... Une commission a été créée..." A 01:00:28 Gros plan sur la maquette à l'échelle 1 d'un REB Toshiba de Hamaoka : Ouille, gros plan sur les barres de contrôle et / ou d'arrêt d'urgence qui travaillent en montée... Et sans énergie, on fait comment M'sieur ? A 01:01:30 : La fameuse "digue de sable" de 6m de haut qui est sensée protéger le site de Hamaoka contre des tsunamis qui peuvent atteindre 14 m ? Peut-être le meilleur exemple - le plus frappant - d'un sous-dimensionnement des équipements... Post-reportage, on reparle des pestiférés des zones d'exclusion, les fameux "hibakusha" de l'atome, principe juste décalé du militaire au civil. Les contaminés ne parlent pas, ils n'écrivent pas, ils ne vivent pas. Pourquoi ? S'agit-il vraiment là d'une culture traditionnelle Japonaise de déterminisme ou plutôt, de la soumission absolue à un intérêt national supérieur ou au résultat d'une reprogrammation des individus, d'un "lavage de cerveau", expression utilisée par le père d'un employé sous-traitant de Tepco dans le reportage ? Les manifestations antinuc sont en tout cas une nouveauté dans le Japon, signe que les attitudes changent en profondeur sur le nucléaire civil dans le pays. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le nucléaire, les médias, une histoire de coeur ? Mer 20 Avr 2011 - 22:25 | |
| Une info passée inaperçue des médias, car un non-accident. Les tornades sur les USA actuellement. Cela aurait pu faire une bonne poire d'angoisse de plus pour le route si les lecteurs en manquaient. A propose, le titre de ce fil "le nucléaire, les médias, une histoire de coeur ? je trouve qu'un titre plus juste aurait été "le nucléaire, les médias, une histoire d'audimat ?" @+ Citation :
Les deux tranches de Surry (Virginie) se sont arrêtées après qu'un poste électrique hors site ait été endommagé par une tornade.
Message du 17/4/2011 à 8H16
L'exploitant a averti rapidement la NRC qui a activé le centre de crise d'Atlanta et envoyé des inspecteurs sur le site.
Les inspecteurs résidants de la NRC et le bureau régional d'Atlanta surveillent la situation de la centrale après que le site ait perdu ses sources électriques extérieures samedi à 19H environ du fait des dommages causés par la tornade sur un poste électrique proche du site.
Les deux unités se sont arrêtées automatiquement lorsque les sources externes ont été perdies. Les 4 groupes électrogènes diesel ont démarré pour alimenter les installations indispensables. Les opérateurs ont partiellement rétabli l'alimentation externe des deux tranches. Les systèmes de sûreté nécessaires ont bien fonctionné.
Fin de citation. Circulez il n'y a rien à voir.. encore un manque de transparence ! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le nucléaire, les médias, une histoire de coeur ? Jeu 21 Avr 2011 - 9:48 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le nucléaire, les médias, une histoire de coeur ? Sam 23 Avr 2011 - 18:45 | |
| Excellent lien merci Kloug, ce décalage grandissant entre les prescripteurs et les exécutants n'est pas fait pour rassurer. Et si un accident se produisait dans un centre de production au milieu d'une telle mésentente ?
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| | | Klax Homme-canon
| Sujet: Re: Le nucléaire, les médias, une histoire de coeur ? Dim 24 Avr 2011 - 2:57 | |
| Il y a quelques choses qui me gène depuis plusieurs jours sur le forum. De plus en plus de commentaires font état des couacs ici et là. Tel évènement ne rassure pas, tel autre évènement non plus...
Mais jamais le contraire...Et si un évènement ne se produisait pas parce que malgré ses mésententes il y a quand même des gens, des professionnels, qui essaient de faire leur boulot ?
D'accord, on vend plus de journaux en titrant à la Une "ça va mal dans le nucléaire". Mais en discutant avec quelques anciens, j'ai plus l'impression que la sécurité va dans le bon sens plutôt que dans le mauvais. Oh, certes, il en est toujours demandé plus, le niveau s'élève. Mais est ce qu'un jour on pourrait avoir un gros titre : "Bravo les gens, vous faites du bon boulot" et que les caméras s'intéressent un peu plus à la pétro, à la chimie lourde et à d'autres secteurs du même genre ?
Les documents qui font mal à notre industrie pleuvent de partout. Bon, ok, celui de Médiapart n'est pas totalement hors-sujet. Mais pourquoi il ne pourrait pas y avoir de témoignages de qualiticien, de RP, de conseillers sécurités, ou autres, venant d'entreprises prestataires, connaissant la réalité du terrain, expérimenté, qui pourrait aussi montrer que même si cela prend du temps, il y a certaines choses qui vont dans le bon sens ?
L'impression que j'ai, c'est que la plupart des gens attendent l'accident, pour pouvoir annoncer : je vous l'avais dit. On parle de stress au travail, de mauvaises conditions de travail, de mauvais travail. Les moindres faits et gestes des équipes intervenantes sont scrutés à la loupe (ce qui est normal, je vous l'accorde), mais personne ne se pose la question si ce stress ne proviendrait pas en partie de ce genre de question ? Quand vous allez chez le médecin, vous lui faites confiance, et pourtant votre santé en dépend. Vous avez un accident, c'est un interne qui vous soigne, vous remettez sans cesse son travail en question ? Non, vous lui foutez la paix et le laissez bosser, en ayant un œil critique mais en le laissant faire son job. Il ne veut pas vous tuer, il veut vous soigner. Les intervenants en centrales sont dans le même état d'esprit : pourquoi ne pas prendre soin de ce qui nous donne du boulot ? Oui, EDF veut gagner des sous, oui, les querelles intestines entre les différents services et sociétés sont pénibles, mais dans le fond, s'il y a un accidents, tous les acteurs de la filière sont perdants. Et même si la politique du parapluie est fortement ancré dans ce milieu, ce serait bien de réaliser un jour que les "nomades", ou "invisibles" du nucléaire, au même titre qu'EDF, travaillent et, il serait idiot d'en douter, essaient de remplir leur mission du mieux qu'ils peuvent.
Oui, les conditions de travail de certains prestataires ne sont pas cool du tout. Je ne saurais pas estimer la proportion d'entre eux. Je sais par contre que certains s'en sortent aussi très bien. Idem, je ne connais pas leur proportion. Je sais que certaines sociétés s'entêtent à ne pas fournir les EPI aux intervenants pour certaines activités. Je vous laisse imaginer le sort que leur réserve le grand électricien quand il s'en aperçoit Oui, certains ont des passe-droits. Oui, la plupart des intervenants râlent parce que leurs conditions de travail pourrait être meilleures. Et oui, certains sociétés sont mieux que d'autres. Est-ce vraiment une découverte ? Vous apitoyez vous autant sur la caissière de supermarché que vous croisez tous les samedis matin et qui pourtant fais un boulot autant, voir plus ingrat ? On met le nucléaire sous le feu des projecteurs, mais combien de tours ou de fraiseuses sans carters de protection sont encore utilisés dans l'industrie automobile par exemple ? Toujours dans le même secteur, une défaillance sur une chaine de montage des freins d'une Clio ne poserait aucun soucis ? Il n'y a pas de prestataires à étudier là-bas ? moi ça m'inquiète quand même ce nombre de morts sur les routes, la sécurité des voitures pourrait s'améliorer quand même...
Tout ça pour dire : oui, il y a un décalage entre les prescripteurs et les exécutants (grandissant ou pas, je n'ai pas assez d'expérience pour le dire), oui, les premiers pondent de nouvelles notes tous les jours et oui les seconds se creusent la tête pour arriver à les appliquer. Mais l'objectif est le même : faire mieux.
Buvez votre verre à moitié vide, je bois le mien à moitié plein. _________________ J'aime pas les matins... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le nucléaire, les médias, une histoire de coeur ? Dim 24 Avr 2011 - 7:58 | |
| Hello Voila un autre débat de société lancé ici. Après "quel monde pour nos descendants ?", voila "la qualité du travail". Depuis toujours nous aurions pu nous poser la question de la qualité au travail et pour tout dire le bien être au travail. Les belges d'ailleurs parlent de ça et pas de santé au travail. Tous les boulots ont leur pénibilité. Quand il y a un problème sérieux (à leur goût, qui fait peur ou qui seraient vendeur) les médias s'en emparent. Une défaillance sur une chaine de montage des freins d'une Clio est mis sous les feux de la rampe quand le problème est récurrent si, si. Oui les conditions de travail pourraient être meilleures et les profits des actionnaires plus petits mais c'est encore un autre débat. Si on parle de risque psycho social, c'est qu'il se passe des choses. Je développerai après. KLOUG
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| | | Scully Homme-canon
| Sujet: Re: Le nucléaire, les médias, une histoire de coeur ? Dim 24 Avr 2011 - 14:03 | |
| La reconnaissance et le bien être au travail, vaste sujet.
Mais permets moi de trinquer avec toi Klax : comment se battre contre quelquechose qu'on se contente d'attendre ? Et qui a proposé qu'on interdise les plateformes pétrolières en mer l'an dernier ? .... Mais comme en France nous ne nous sentons pas concernés, peu importe. Et puis ce n'est jamais qu'une poignée de pêcheurs qui ont vu leur activité professionnelle réduite à néant.
NB1 : 5 fruits et légumes : tu as oublié trois produits laitiers par jour, éviter l'huile de palme, le goût nocif du charbon dans les barbecues ...
NB2 : des psychologues sociaux notamment se penchent sur le sujet depuis des années et pourtant la France n'a découvert le burnout qu'avec les faits divers tragiques .... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le nucléaire, les médias, une histoire de coeur ? Dim 24 Avr 2011 - 18:26 | |
| Appel à la réforme du nucléaire émis par M. Laurent Stricker, ingénieur nucléaire, ancien directeur du site de Saint-Laurent des eaux, ex-directeur d'exploitation du parc nucléaire Français, conseiller de l’opérateur français EDF et aujourd’hui président de la WANO (association mondiale des opérateurs nucléaires). Cette association basée à Londres a été créée en 1989 après la catastrophe de Tchernobyl, et s’est déjà longuement interrogée sur « la négligence » dans certaines centrales, mettant en péril la pérennité de l’industrie nucléaire mondiale. A la dernière question de l’interview demandant si « la production d'énergie nucléaire prendrait fin au cas où un autre accident majeur aurait lieu », M. Stricker répond sans langue de bois : « Je le crains. Comme nous le constatons avec Fukushima, un accident dans un pays a des conséquences pour tous les opérateurs, partout ailleurs ». Le texte intégral de l'interview de M. Stricker sur le site Nature (ANGLAIS) : http://www.nature.com/news/2011/110418/full/472274a.html?WT.ec_id=NEWS-20110419 |
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