Il était une fois une IBODE embauchée par une entreprise commercialisant des dispositifs médicaux type prothèse de hanche pour être mise à disposition d'un chirurgien orthopédiste en tant qu'aide opératoire.
Elle subit une visite médicale d'embauche prescrivant une surveillance médicale renforcée, le port d'EPI, une dosimètrie, sans suite de la part de l'employeur. Pourtant sa mission d'assistance opératoire de l'IBODE s'étend aux interventions sans pose de "son" matériel et notamment à la traumatologie, d'où exposition répétée aux RX sans protection ni dosimètrie selon la culture locale (pas de manip bien sûr).
Insistance du médecin du travail auprès de l'employeur qui refuse toute radioprotection en expliquant que le poste consiste à : "commercialiser et à expliquer l'utilisation de nos ancillaires auprès des instrumentistes du bloc opératoire" et que le statut d'infirmière "lui permet d'avoir accès au bloc opératoire mais en aucun cas nous lui demandons d'être exposée à des radiations ionisantes ou d'être en contact avec des agents biologiques." Précisons que l'instrumentiste et l'aide opératoire sont en l'espèce la même personne, notre IBODE et, qu'elle n'a aucune activité de démarchage.
Licenciement "économique" surprise de l'IBODE, plainte aux prud'hommes et signalement à l'inspection du travail (de la juridiction de l'employeur),
Reclassement par les prud'hommes en licenciement abusif, mais pas de suite sur le plan de la radioprotection en l'absence de réaction de l'inspection du travail, malgré l'attestation du médecin du travail.
En attente d'appel depuis deux ans sur ce point avec une interrogation des PCR et de la direction des blocs concernés sans aucune réponse à ce jour,
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Cet été, une autre IBODE de la même entreprise dans un autre département est exposée sans protection (ce coup ci, même pas de visite médicale d'embauche). Elle signale l'évènement à l'employeur qui écrit que cette exposition constitue une faute grave et qu'il aurait été interdit de s'exposer... L'IBODE répond en refusant de rentrer à nouveau en zone réglementée tant que la réglementation ne sera pas respectée.
Réaction violente de l'employeur qui refuse toute action de radioprotection en interdisant toute exposition, mais se livre à un chantage à l'emploi en s'indignant du refus d'"aller à l'opération". Le chirurgien, quant à lui se déclare pris en otage !
L'IBODE cède sous la pression mais signale la situation à l'inspection du travail de l'employeur. Au téléphone, un inspecteur conseille le retrait en l'absence du contrôleur du travail en charge du dossier. Il est recontacté à son retour et se déclare non compétent géographiquement repoussant la responsabilité de l'employeur vers la clinique (donc un autre département et une autre inspection du travail),
Insistance de l'IBODE qui a découvert l'histoire de l'autre infirmière et que le contrôleur en charge du dossier est toujours le même. Celui-ci finit par reconnaitre sa connaissance du dossier et répond par écrit en citant la réglementation et en conseillant de prendre un avocat pour dénoncer le contrat de travail. Puis il reprend l'argumentation de l'employeur qui aurait interdit à son personnel de rentrer en salle d'op et justifie ainsi son inaction face aux déclarations successives d'irradiation sans protection.
Il n'existe bien sûr aucun écrit justifiant cette position de l'employeur autre que la déclaration au médecin du travail de la première IBODE et le contrat d'embauche concerne bien une IBODE sans activité commerciale. Pour la seconde, la mission est bien justifiée par des écrits dans le genre : "Le Dr O… est prioritaire , vous devez l'aider" !
Côté PCR et direction de la clinique, c'est : "le chirurgien dit que vous auriez du sortir..." mais on lâche aussi quelques aimables considérations sur un fournisseur qui combine avec le chirurgien sans que la clinique soit au courant, alors que c'est elle qui paie le matériel !
Bien évidemment, les demandes de communication du Document Unique, du plan de prévention des entreprises extérieures sont restées vaines, y compris auprès du contrôleur du travail.
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