je viens de rater l'émission, j'étudie le podcast. Beaucoup de parti pris, et toujours un peu les mêmes têtes qui parlent à la radio...
Je voudrais bien connaitre la proportion de salarié mis au vert une fois la dose max atteinte, dose max qui n'est d'ailleurs pas donné dans le reportage
Alors pour info, EDF limite volontairement la dose max admissible annuel sur ses centrales à 16 mSv pour tous. A 14 mSv, un seuil d'alerte est déclenché. les entreprises doivent donc s'adapter à ces limites en faisant intervenir notamment des radioprotectionnistes...Donc des klowns... (ce que je ferais pas pour vendre le boulot de RP...)
Sinon, plus sérieusement, après avoir écouté l'émission, plusieurs remarques, sans remettre en cause le boulot de la servitude, logistique et tout le "petit peuple" des centrales souvent oubliés :
Je ne comprend pas trop les discours "on n'a pas le droit de parler". Je manque peut-être d'ancienneté mais cet argument est répété souvent, et je ne l'entend jamais en CNPE, uniquement dans des émissions comme celle-ci. Pourtant, je croise tous les jours ces travailleurs et leur pose régulièrement des questions. Personne n'a joué de langue de bois ou botter en touche avec moi. Ils ont même pour la plupart une gouaille qui m'impressionne.
Dans ce reportage, on comprend que la sûreté des centrales est remise en question à cause du boulot des logisticiens et des agents de servitude. Certes, ces derniers sont mis sous pression, souvent mal considérés, mais sauf geste mal intentionné de leur part, ils n'ont pas d'impact majeur sur la sûreté des installations. Ce sont par contre eux, entre autre, qui permettent à d'autres personnes de travailler dans les meilleurs conditions possibles.
La surveillance EDF existe de moins en moins, c'est un fait. Elle est de plus en plus remplacée par une surveillance effectuée par des prestataires. Le raccourci du reportage consiste à dire qu'il n'y a plus de surveillance, ce qui est faux en soi. Elle n'est juste plus assurée par les mêmes personnes.
Et deux points sympas à attendre :
le REX des prestataires n'est pas toujours pris en compte par EDF. Je ne parle pas du REX des grosses opérations, mais de celui de la vie de chantier, de l'utilisation des installations au quotidien.
il y a une "perte de mémoire des installations". Les plus anciens s'en vont sans avoir eu le temps de transmettre leur savoir-faire aux nouvelles générations. Il y a une mémoire "papier", difficilement accessibles aux opérateurs.
Pour résumé ce reportage, rien de bien neuf sous le soleil : on interviewe les deux extrêmes de la chaine alimentaire, on sélectionne les phrases chocs une fois sortis de leur contexte. La conclusion est simple : EDF est un exploitant merdique et les sous-traitants font de la merde car ils ne sont pas formés. Le nucléaire va mal ! C'est dévalorisant pour la filière et les personnes qui y travaillent.
La vérité est autre : nombre de prestats doivent acquérir le statut qu'ils réclamment et méritent, EDF n'est pas si méchant que ça, et entre le décontamineur d'une vingtaine d'années qui ne sait pas trop ce qu'il vient faire là et le responsable production réacteur d'EDF, il y a 40000 travailleurs (chiffre donné par le reportage) qui ont peut-être un autre avis. Pourquoi ils ne sont jamais interrogés ?
Le mot de la fin ? Les commentaires sont verrouillés sur le site de France Inter...
_________________
J'aime pas les matins...