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| Relations entre l'Etat et TEPCO | |
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Auteur | Message |
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Scully Homme-canon
| Sujet: Re: Relations entre l'Etat et TEPCO Dim 29 Mai 2011 - 18:23 | |
| Attention à ne pas trop glisser hors du Japon et des relations économiques entre Tepco et le gouvernement. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Relations entre l'Etat et TEPCO Mar 31 Mai 2011 - 20:04 | |
| Bonsoir, et voui c'est un sujet glissant, mais tant pis, je vais essayer de le maintenir en vie: le pb n'est pas l'"imbrication" ou tout autre phénomène de groupe, mais l'organisation de la gestion, qui est TRES différente au Japon. Pour le dire rapidement, les hauts fonctionnaires de l'Etat japonais depuis au moins un demi-siècle se voient comme les serviteurs, au sens noble, de la croissance économique. Ils sont là pour aider les grandes entreprises à prospérer, et avec elles le pays. Je crois vraiment qu'il faut comprendre ce genre de choses, non pas nécessairement de manière critique ou non (chacun en pense ce qu'il veut ), mais pour comprendre des fonctionnements, qui a certains égards sont aussi techniques que ceux d'un RPV. Dans le cas du Japon, la position des grandes entreprises comme Tepco est nettement "surplombante", ce qui amène l'Etat à jouer un rôle ancillaire. Cette situation a des conséquences très concrètes sur la posture adoptée par l'Etat japonais dans la crise actuelle. Comparativement, en France, lles hauts fonctionnaires d'Etat se conçoivent depuis au moins un siècle, et peut-être trois, comme beaucoup plus les gardiens, les surveillants même, des secteurs économiques que leurs serviteurs, même au sens noble. La liberté laissée à Tepco au Japon est donc inimaginable en France, les choix de points d'équilibres entre régulateurs et acteurs éonomiques n'étant pas les mêmes. Bon, après la politique intervient dans ce qu'on veut mettre en place, et Scully, c'est juré, j'emporterai le secret d ce que je veux vraiment dans ma tombe. Mais l'analyse des procédures de décision et de leurs ressorts théoriques est importante; ça explique pourquoi les gens sur ce forum ont plutôt tendance à être ahuris face au mode de gestion adopté à Fukushima. Pas un préfet français nelaisserait faire des choses pareilles, c'est sûr! P |
| | | Scully Homme-canon
| Sujet: Re: Relations entre l'Etat et TEPCO Mar 31 Mai 2011 - 20:35 | |
| - Pierre a écrit:
- Mais l'analyse des procédures de décision et de leurs ressorts théoriques est importante; ça explique pourquoi les gens sur ce forum ont plutôt tendance à être ahuris face au mode de gestion adopté à Fukushima.
Je te remercie pour ta promesse. Tu as raison pour ce qui est de l'importance de l'analyse. Je pense que ma phrase était un peu courte (sèche ?) mais je pense que le sujet aurait pu partir à la dérive. Donc, allez y les amis mais prudemment. |
| | | AimelleB Trapéziste
| Sujet: Re: Relations entre l'Etat et TEPCO Mar 31 Mai 2011 - 21:30 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Relations entre l'Etat et TEPCO Mar 31 Mai 2011 - 22:28 | |
| J'avais oublié de vous dire: les obligations Tepco sont officiellement classées "junk" par S&P depuis hier. Moody's résiste, bizarrement -j'ai encore vérifié ce soir. Mais l'annonce a déclenché un vrai cyclone aujourd'hui sur la dette Tepco: le taux d'intérêt que doit payer un client cherchant à s'assurer contre une faillite de Tepco a allègrement dépassé les 10%/an, prenant 22% en une journée (+1,8%). Ou, pour le dire autrement: un client détendant 1000 euros d'obligations Tepco à 5 ans et voulant "assurer" ces 1000 euros peut acheter une 'couverture", à condition de payer plus de 100 euros par ans, donc on lui assure ses 1000 euros sur 5 ans en lui faisant payer 500 euros de prime d'assurance au total. Pas top, évidemment.
Ces taux d'intérêt sur l'assurance contre la faillite, (les "Credit Default Swaps" -bon, ce ne sont pas des assurances, pour les puristes, simplement des paiements effectués contre remboursement d'un montant prédéterminé si une faillite se produit) mesurent la tendance du marché à parier sur une faillite (ou du moins un non-paiement, "default" au moins partiel) de la compagnie visée. Et ça a des conséquences importantes sur le taux que Tepco va devoir payer sur ses propres emprunts, qui risque fort de dépasser les 10% aussi. Bref, le risque d'une crise de liquidités se précise...
P |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Relations entre l'Etat et TEPCO Mar 31 Mai 2011 - 23:08 | |
| Bonsoir Est-il possible d'envisager une faillite totale si les problèmes continuent à se révéler beaucoup plus compliqués à résoudre que ce qu'ils ont annoncé ? KLOUG |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Relations entre l'Etat et TEPCO Mer 1 Juin 2011 - 0:23 | |
| Rions un peu :
Il est à rappeler que -si mes souvenirs sont bons- la tête de Tepco à déjà démissionné et que le premier ministre japonnais fait fi de ses émoluments.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Relations entre l'Etat et TEPCO Mer 1 Juin 2011 - 1:08 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Relations entre l'Etat et TEPCO Mer 1 Juin 2011 - 10:03 | |
| Il convient également de noter que le Premier Ministre Naoto Kan va devoir faire face très prochainement à une motion de censure portée par l'opposition, voire par des membres de sa propre coalition. Le verdict de ce vote est très incertain... http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0201410260611-japon-le-premier-ministre-dans-une-impasse-politique-et-fiscale-170866.php?xtor=RSS-2053Notons également que le Japon a subi depuis de longues années une période de déflation forte creusant un déficit des finances publiques abyssal (plus de 200% du PIB). Il va être très difficile pour le pays de déterminer un budget pour la reconstruction et pour la gestion des conséquences de l'accident nucléaire de fukushima et surtout de le financer dans de bonnes conditions (les agences de notation devraient baisser la note du Japon dans les prochaines semaines). Bref l'avenir politique du gouvernement actuel est très incertain et ne joue pas non plus pour une gouvernance sereine de l'après - catastrophe. Dommage... le dit Kan avait un réel crédit auprès des japonais. C'était un ancien activiste de gauche, féministe et écologiste (oui oui ^^) qui avait notamment fait preuve de beaucoup de courage lorsqu'il était ministre de la santé et avait dénoncé le scandale du sang contaminé au Japon par le virus VIH. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Relations entre l'Etat et TEPCO Mer 1 Juin 2011 - 11:38 | |
| Je ne crois pas que le gouvernement, même s'il est renversé et s'il se dessine une nouvelle majorité composée puisse abandonner Tepco. "Too Big to Fail" disent les Américains et ceci peut s'appliquer à Tepco qui est une des plus anciennes et plus puissantes sociétés Japonaises mais aussi la 4ème société de production et commercialisation d'électricité dans le monde, un peu derrière EDF. Dans la même situation, la France lâcherait-elle EDF ?
Je ne pense pas non plus que la motion de défiance ait des chances de renverser le gouvernement Kan ; Les petites combinaisons et recombinaisons politiques attendront que la situation s’améliore un minimum - si cela s'avère possible - ; Comment le fait de remplacer des hommes par d'autres pourrait-il changer la donne de ce minuscule atome qui s'est révélé bien plus puissant que l'homme ? En fait si les politiques et les financiers ne tiennent pas compte des leçons de cet accident et particulièrement de remettre l'homme à sa juste place dans un contexte qui ne lui autorise pas tout, tout ceci n'aura une nouvelle fois servi à rien.
Les précédents accidents graves devaient, d'après les scientifiques et les politiques, éviter les accidents futurs. Le crédit accordé à ce genre de déclaration vient donc d'exploser avec le site de Fukushima.
En ce qui concerne la situation financière du Japon, je ne vois pas non plus de désintégration possible, les réponses aux "coups durs" existent, la FED aux USA et la BCE en Europe en donnent la preuve depuis quelque temps. Dernier argument, le Japon appartient aux Japonais, ces derniers détenant la quasi-totalité de la dette - énorme il est vrai - de leur pays. Aucun créancier ne viendra donc réclamer la "peau de la bête". Les exportations du Japon vont certes souffrir des suites de Fukushima mais elles étaient fortement excédentaires avant l'accident et elles pourraient ainsi atterrir en douceur, contrairement à d'autres économies bien plus fragiles. Le Japon rebondira.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Relations entre l'Etat et TEPCO Mer 1 Juin 2011 - 14:33 | |
| Bonjour,
pour répondre, ou plutôt ne pas répondre (c'est notre spécialité dans les sciences molles...) à Kloug, et sur ma pause déjeuner ce qui fait que ça va un peu manquer de données mais je chercherai ce soir, un élément important me manque: la structure légale des faillites au Japon. Aux Etats-Unis, Tepco aurait presque certainement déjà fait appel au "Chapter 11" du code de la banqueroute étatsunien; ce chapitre permet une banqueroute provisoire, qui met la compagnie à l'abri des créditeurs le temps qu'elle se restructure sous contrôle judiciaire (eh oui, aux States ce sont les tribunaux qui jouent le rôle régulateur essentiel en économie, plutôt plus que l'administration). Le terme de 'faillite" peut s'appliquer à toute une gamme de situations; en fait l'une des grandes discussions autour des agences de notations est qu'elle considèrent comme une faillite tout refus, même très partiel et ponctuel, de payer ses dettes.
Bon, au total Trifouillax a raison je pense, une faillite simple de Tepco est tout aussi inenvisageable qu'une faillite simple d'EDF, pour les mêmes raisons. En revanche les relations et les rapports de force entre l'Etat et Tepco pourraient être modifiés, par exemple via une nationalisation partielle, mais il s'agirait d'une révolution des mentalités dans la gestion de l'économie japonaise par l'Etat. Normalement, vu la pression des marchés, on devrait commencer à voir sortir des discussions et des propositions tendant à une solution intermédiaire de ce genre, mais je n'ai encore rien vu.
Pour le niveau macro (l'environnement économique japonais dans son ensemble), je suis beaucoup moins compétent. Je ne crois pas devoir encourir les foudres des modérateurs, ni trahir un secret, en faisant remarquer que le système économique international est extrêmement agité depuis quelques années, et qu'on voit mal comment tout ça va se stabiliser. Je pense qu'il est dangereux de faire des pronostics, et impossible techniquement d'en faire autrement qu'au doigt mouillé. Y a des gens qui se font des fortunes en faisant ça tous les jours, tant mieux pour eux, mais à mon avis on sort nettement du domaine de l'analyse scientifique pour rentrer dans celui du jeu de fléchettes... Je m'en tiendrai donc à un silence prudent sur ce point!
PG |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Relations entre l'Etat et TEPCO Lun 6 Juin 2011 - 18:24 | |
| Bonjour, courtesy Trifouillax (je me relâche!), le début des discussions annoncées mercredi dernier (ça n'a donc pas traîné; c'est sorti Samedi dans Asahi.com) sur une éventuelle banqueroute temporaire de Tepco http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRLDE75509S20110606Le tout confirme l'existence d'un Chapter 11 à la japonaise, permettant à une société d'éviter la faillite simple et de se restructurer sous contrôle judiciaire (faut vraiment que je me mette au japonais...). Je me permets d'ajouter quelques remarques sur la référence à Japan Airlines qui ressort un peu partout. Le problème est que JAL n'a coûté "que" 350 milliards de Yen (3 milliards d'euros, quand même...) à ses banques en faisant banqueroute en 2010, qu'il s'agissait d'une compagnie quasi publique au sens où, certes privatisée en 1987, elle n'avait jamais été profitable et ne survivait qu'à coups de subventions exceptionnelles d'Etat, et que ceux qui ont plongé avec JAL les employés licenciés, les contribuables (une aide exceptionnelle de l'Etat en plus, une!) et les petits porteurs assez benêts pour avoir acquis des actions JAL. Et en plus il y avait des acheteurs, puisque des compagnies aériennes étaient prêtes à racheter jusqu'à 1/3 de la dette de JAL pour s'ouvrir le marché japonais. Tepco, c'est pas pareil! L'exposition des seules 4 principales banques créditrices est de 35 milliards d'euros au moins, à ce tarif-là c'est tout le système bancaire japonais qui va avoir des vapeurs, et il relève de couches en plus (la dette totale de Tepco est de 45 milliards d'euros). Nationaliser Tepco revient en principe à annuler sa dette, mais il n'est pas sûr du tout que les grandes banques japonaises puissent faire face sans dommage à une perte sèche aussi énorme; ça provoquerait un retour de la crise bancaire des années 1990 qu'on ne serait pas autrement étonné C'est d'ailleurs justement dans cette crise des années 1990 qu'il faut chercher des précédents, avec la nationalisation temporaire de certaines banques japonaises (en particulier LTCB en octobre 1998). Et c'est du même ordre de grandeur: les pertes sur des "prêts pourris" enregistrées par les principales banques japonaises, et que l'Etat fut amené à couvrir, étaient estimées à 75 milliards d'euros en mars 1999.Tepco ne fait pas aussi bien à elle toute seule, mais presque... Et il faut ajouter le coût de Fukushima, qui va plomber les comptes de l'Etat japonais à autour de 50, 100 ou 150 milliards de plus. Là on est vraiment dans les mêmes eaux que la crise bancaire des années 1990, qui a amené la mobilisation de près de 700 milliards d'euros en fonds d'Etat sur 10 ans. Un des problèmes, c'est que je ne suis pas sûr que la "nationalisation temporaire" est une solution pour Tepco, car ce cadre légal existait pour les banques, mais pas forcément pour d'autres types de compagnie. Et il y a aussi, comme toujours, un problème de "know-how"; la Banque du Japon dominait les banques privées, et a pu fournir une équipe de 2000 personnes pour gérer les banques en faillite via la Deposit Insurance Corporation, alors qu'on ne peut pas dire que la NISA domine l'industrie nucléaire et soit en position d'y suppléer. En plus il faut tenir compte des autres compagnies électriques, qui risquent de chanceler si Tepco s'effondre. Bref, je pense que la remarque de Mr. Saito (qui, par ailleurs, a justement dirigé la filiale de la DIC créée en 2003 pour restructurer en profondeur le système bancaire -et qui n'y est pas arrivé) vise surtout à pousser le gouvernement à construire une solution un peu plus vite que d'habitude. Vu les précédents (huit années pleines pour se décider à mettre -un peu, et pas assez- sous contrôle le système bancaire dans les années 1990), c'est pas gagné... PG |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Relations entre l'Etat et TEPCO Mar 7 Juin 2011 - 5:19 | |
| bonjour, Il faudra peut-être revenir sur ce principe de base du capitalisme néolibéral mondial qui justifie avec arrogance les droits des actionnaires (membre des conseils d'administration) à se remplir les poches. Par contre les mêmes actionnaires sont affranchis de toutes sanctions en cas de préjudice aux populations provoqués par les conséquences de leur décisions. C'est légal, mais est-il juste et légitime qu'autant de personnes subissent l'impunité de quelques privilégiés.... Je m'excuse Scully de ce dérapage. |
| | | Scully Homme-canon
| Sujet: Re: Relations entre l'Etat et TEPCO Mar 7 Juin 2011 - 9:59 | |
| Excuse acceptée mais merci de recentrer le débat autour des posts précédents.
Décrypter la situation économique de TEPCO, les embriquements Etat-TEPCO, envisager les conséquences des solutions économiques ... Ok Mais essayons d'éviter de partir sur des débats politiques. Le Cirkus n'y a pas vocation et rien de mieux pour lancer des débats trop enflammés. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Relations entre l'Etat et TEPCO Jeu 9 Juin 2011 - 17:42 | |
| Bon, si on s'en tenait à une veille économique? Ca suffit à occuper utilement... J'avais promis de rien prédire, mais les deux-trois jours qui viennent vont être important. A ce stade, l'action TEPCO est tombée en-dessous de 2$/action aujourd'hui; la chute a été freinée parce que les investisseurs parient sur une intervention de l'Etat japonais renouvelant sa garantie à la dette de Tepco. Si cette intervention n'a pas lieu, là ça va être sanglant puisque ce sont les banques qui vont se retrouver menacées du fait de leur forte exposition (traduire: Himalaya de dettes); mais si l'Etat insiste pour garantir la dette, donc au moins avancer les fonds, ça risque de renouveler les tensions sur la dette souveraine japonaise, puisque là c'est l'Etat lui-même qui paiera la facture. En anglais, ça s'appelle damned if you do, damned if you don't. A suivre...
PG
PS: J'arrive pas à trouver le CDS spread pour aujourd'hui. Ca doit payer! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Relations entre l'Etat et TEPCO Jeu 9 Juin 2011 - 18:05 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Relations entre l'Etat et TEPCO Ven 10 Juin 2011 - 14:59 | |
| Motion d’actionnaires de Tepco pour mettre fin à l'exploitation de l'énergie nucléaire par l'opérateurD'après le Mainichi, environ 400 actionnaires de la société ont réclamé à Tepco de stopper définitivement l’exploitation de ses sites de production nucléaire. Cette motion sera présentée lors de l'assemblée générale ordinaire qui est prévue le 28 juin. La compagnie estime qu'il lui sera impossible d’accéder à cette requête. http://mdn.mainichi.jp/mdnnews/news/20110610p2g00m0dm091000c.html (Anglais) |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Relations entre l'Etat et TEPCO Sam 11 Juin 2011 - 12:39 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Relations entre l'Etat et TEPCO Mar 14 Juin 2011 - 9:44 | |
| Bonjour, suite de la saga: http://au.news.yahoo.com/world/a/-/world/9635671/japans-tepco-compensation-plan-gets-cabinet-ok/en gros, le cabinet a confirmé ce matin (heure du Japon) que le gouvernement japonais voulait toujours garantir Tepco contre la faillite. C"était l'annonce attendue pour contrer la dégringolade du titre (et le redressement de l'action hier me fait penser que le délit d'initié n'est pas forcément une particularité française). les actions Tepco ont repris 15% aussitôt. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Relations entre l'Etat et TEPCO Mar 14 Juin 2011 - 10:48 | |
| un article très intéressant dans le NYT sur la méfiance qui a prévalu au début de la crise entre les différents intervenants (Kan, Tepco, conseillers...), méfiance qui aurait pu déboucher sur une situation encore plus catastrophique... très éclairant... http://www.nytimes.com/2011/06/13/world/asia/13japan.html?_r=1&scp=1&sq=fukushima&st=csel'un des points marquants est que la première réunion réelle de coordination entre les différents ministères, TEPCO et les conseilleurs de Kan a eu lieu en préalable à une réunion avec des représentants américains afin de savoir quoi dire à ces dernières, cela plusieurs jours après le début de la crise, après notamment les explosions à la centrale... |
| | | AimelleB Trapéziste
| Sujet: Re: Relations entre l'Etat et TEPCO Mar 14 Juin 2011 - 19:29 | |
| Bonsoir à tous! Un autre article (en anglais) du Yomiuri; c'est le 4ème d'une série intitulée "Nuclear crisis: how it happened"; celui-ci explique comment le gouvernement japonais et Tepco ont ignoré tous les avertissements, d'où qu'ils viennent: http://www.yomiuri.co.jp/dy/national/T110611002697.htm |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Relations entre l'Etat et TEPCO Mar 14 Juin 2011 - 23:27 | |
| Bonsoir, suite et pas fin -je devrais pas faire ça tous les jours, ça va finir par devenir lassant, mais y a un côté fascinant genre "hmmm, est-ce que le funambule va se casser la g... ou arriver de l'autre côté?" Bref, d'après Reuters http://www.reuters.com/article/2011/06/14/japan-tepco-idUSL3E7HD1FG20110614le CDS spread de Tepco (rappel des épisodes précédents: le CDS spread est le taux auquel un prêt à Tepco peut être assuré contre un non-paiement, taux reflétant la capacité de Tepco à emprunter) reste vissé autour de 1000 bps (la Grèce, considérée comme en faillite, est à 2500). Ce qui signifie que le rebond de l'action (remontée de 25% à 250 yens environ depuis vendredi où elle était à moins de 200) n'est pas encore un signe de retour à la normale. la suite au prochain numéro... PG |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Relations entre l'Etat et TEPCO Mer 15 Juin 2011 - 10:26 | |
| Valeur du point de base ou BPS : 1 BPS = 0.01% C'est un taux sur un "contrat" CDS de 5 ans donc 1000 BPS = 10% d’intérêts sur la période de 5 années pour garantir le défaut de paiement de Tepco. Imaginons que l'on "achète" pour 1 Million de Yens d'actions Tepco que l'on assure en totalité avec un CDS sur 5 ans, le montant à régler pour cette assurance sera de 100.000 Yens ; On pariera donc que, d'ici 5 ans, l'action Tepco aura repris au moins 10%. Le bilan de Tepco est vertigineux : (US$) 90 à 120 Milliards de provisions estimées pour "compenser" l'accident contre une capitalisation estimée à environ (US$) 30 Milliards. Il semble d'autre part acquis que l’État Japonais participera bien au sauvetage de la société même si les conditions ne sont pas encore clairement définies et restent soumises aux aléas politiques prévus cet été ; Le gouvernement de M. Kan fait donc le forcing pour faire passer ce plan avant de passer la main : http://www.chinapost.com.tw/asia/japan/2011/06/15/306283/Japan-govt.htm (Anglais) Bonjour à tous et à chacun T en mode bronzette / bains de mer / clavier virtuel |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Relations entre l'Etat et TEPCO Mer 15 Juin 2011 - 11:07 | |
| Attention, deux erreurs ce me semble: a) la prime est annuelle! les 1000bps sont payés CHAQUE ANNEE sur un contrat de cinq ans. Un taux de 1000 BPS signifie donc que le marché estime qu'à 5 ans, la probabilité de non-paiement est d'environ 50% (environ, cf. point b): pour assurer 1 million sur 5 ans, il audra que je paye 5 fois 100.000$, soit 500.000$ en tout... b) la prime se calcule EN SUS du taux de base de prêt interbancaire, dit LIBOR, fixé à Londres; il faut additionner. Bon, en ce moment c'est pas très important, les taux d'intérêt sont historiquement très bas, 1 à 2%. Mais ça fait quand même 55% au lieu de 50% au bout du compte, donc plutôt 550.000$. Mais quand on aime, on ne compte pas! En termes d'emprunt annuel accessible à Tepco, le taux de base est donc forcément de 12% au moins par an (taux du CDS + taux LIBOR), en réalité d'un peu plus (expérimentalement, l'intérêt réclamé se situe plutôt au-dessus qu'au-dessous du CDS spread). A l'heure actuelle Tepco ne peut guère emprunter qu'à 13 ou 14% par an, et peut-être plus. Vous remarquerez qu'on dépasse les taux pratiqués pour vous ou moi à la banque, et qu'on s'approche des taux pratiqués pour les découverts.... Je ne crois pas que la valeur de l'action soit un benchmark très utile: il s'agit d'obligations, donc d'emprunts, et les éventuelles liquidations de CDS se font sur la base de la valeur (nominale ou réelle) de l'obligation couverte par l'assurance. L'acheteur d'obligations Tepco n'achète pas des actions (et l'acheteur de CDS peut ne rien acheter de Tepco du tout...). Pour tous savoir sur les CDS: http://en.wikipedia.org/wiki/Credit_default_swap(l'article en français est beaucoup moins précis) http://www.isda.org/educat/faqs.html#9PG |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Relations entre l'Etat et TEPCO Mer 15 Juin 2011 - 11:13 | |
| PS: ça va peut-être s'arranger pour Tepco, qui remonte en flèche: l'action a repris 50% de valeur en 3 jours! Les CDS spreads devraient suivre... ou alors y a kekchose qui cloche. La suite en fin de semaine!
PG |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Relations entre l'Etat et TEPCO Mer 15 Juin 2011 - 16:13 | |
| Merci PG, je corrige donc mes calculs en conséquence (sans tenir compte du taux de base PIBOR): - On achète pour 1 Million d'action TEPCO - On veut se "garantir" d'un défaut de paiement de Tepco (faillite...), on souscrit donc un CDS sur ce notionnel de 1M (qui peut être fictif, on parle ainsi de CDS "nu" autrement dit on parie sur la faillite de Tepco à 20/1 tous les 6 mois) - La prime annuelle payable semestriellement est de 1000 points de base (10% ou 0.1*notionnel) - On paiera donc une prime d'"assurance" de 0.1*1.000.000/2 soit 50.000 à la signature du CDS puis de nouveau 50.000 6 mois plus tard si le taux est inchangé etc. - 10 années plus tard, en imaginant que le taux reste à 1000 (ce qui semble illogique) on a payé autant en prime de CDS que le notionnel si le défaut ne s'est pas produit donc si Tepco est toujours opérationnel. Question annexe : L'on pense immédiatement au rapprochement avec la situation de certains États Européens en mauvais... état. On nous précise par exemple ce jour que le taux du spread CDS pour la Grèce est de 1650 points de base, soit une prime semestrielle de 8.25%. Admettons. Donc, que ce soit Tepco dans le cadre d'un soutien acquis de l'Etat Japonais ou la Grèce dans le cadre d'un soutien Européen (Fonds de Solidarité), je ne comprends absolument pas l'utilité ni la validité d'un tel contrat CDS, les autorités Japonaise/Européenne ayant indiqué que, de toute façon, elles ne laisseraient pas la structure concernée déclarer un défaut de paiement ? A de tels taux d'appels de CDS, cela signifie-t-il obligatoirement que les marchés financiers estiment que ces belles déclarations de soutien inconditionnel ne se concrétiseront jamais ? Inversement, pourquoi la Grèce emprunte-t-elle aux taux et conditions du CDS si l'Europe lui prête des fonds à un taux préférentiel ? Le mécanisme de l'intervention d'un ou de plusieurs états ne s'oppose-t-il pas frontalement à cette partie des marchés financiers ? Pour en revenir à Tepco, je pense que nous aurons très vite la réponse car de très nombreux commentateurs Japonais s'attendent à la démission du gouvernement de M. Kan dans le courant du mois d’août aussi il est probable que le dossier de Tepco soit "bétonné" (loi "organique" ?) avant la passation de pouvoir. |
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