C'est en fait plus simple que ça. je m'en vais vous le raconter.
Vous êtes un photon de 80 keV que l'on envoie vers une cible de tungstène de 2,3 mm d'épaisseur
A cette énergie là votre libre parcours moyen dans le W n'est guère que de 0,0057 cm soit 57 µm. C'est peu. Ainsi pour vous les 2,3 mm de W représente 40 µx.
Vous n'avez qu'une chance sur 150 de dépasser vivant les 5 premiers µx (0,3 mm), et aucune (pour être réaliste) de traverser les 35 µx restant. Donc disons que vous mourrez en interagissant dans ces 5µx. Vous aviez 98,6 % de le faire par effet photoélectrique (sur la couche K), et 1,4% par effet Compton. Donc vous le faite par effet photoélectrique en transférant vos 80 keV à l'électron de la couche K, qui dépense l'essentiel pour sortir de l'atome.
Cet atome ionisé va de désexciter en émettant un X de fluorescence de 70 keV, pour arrondir. Vous vous retrouver ainsi sous la forme d'un photon de 70 keV tout neuf. Et même parfois vous reprenez votre direction initiale. Or la clé du truc, c'est qu'à cette énergie là, vous n’êtes plus capable de faire un effet photoélectrique sur une couche K parce que vous êtes en dessous de l'énergie d'ionisation
Du coup votre libre parcours moyen passe de 57 µm à environ 300 µm.
Et les 2 mm qui restaient à traverser ne représentent plus 35 µx, mais 6,7 µx seulement. Donc vos chances de ressortir et de faire de la dose sont certes faibles, mais considérablement augmentées.
D'où un BU élevé, et ce d'autant que ce terme correctif vient corriger multiplicativement une dose calculée avec les photons de 80 keV qui auront traversé (1 chance sur 2E17 !!), donc une dose dite "primaire" extrèmement faible.
Et voilà le pourquoi du comment
Gluonmou, photon à ses heures perdues