Incident suivi patient post scinti

Madame E, Infirmière de réanimation enceinte, a été exposée au Technétium 99m à l’occasion de la réanimation d’un patient injecté d’une dose de 610 MBq d'HDP(Tc99m )pour une scintigraphie osseuse. Le patient a été injecté à12h00 et l’IDE est restée pendant 2 heure de 16h à 18h à son contact(réanimation par ventilation, pose de voie centrale, change du lit, soins de pansements…). Il s’agit d’une grossesse débutante (2eme mois de grossesse, date des dernières règles : 12/12/10). L’infirmière ne portait aucune protection car le patient était transféré d'un autre service et la transmission orale ou écrite de la "radioactivité"du patient n'a pas été faite !!!
Après avoir rassuré avec l'aide de mon médecin du travail cette pauvre infirmière affolée, la question est déclaration ou non à l'ASN et sur quel critère (3)??
Mais-vous constatez que ce critère ne s’applique que :
- si l’exposition de l’infirmière est supérieure à la limite annuelle réglementaire pour le public (1 mSv), ce qui ne sera pas le cas.
- ou, si on s’intéresse à la dose reçue par le fœtus, si la grossesse était inconnue, ce qui ne semble pas être le cas non plus.

Par contre analyse dans le cadre du REX des incidents).

Merci

Pour moi, tu as raison.
Pas de déclaration, tu traces dans ton registre radioprotection interne, comme tu l'annonces d'ailleurs avec le REX.

Bonjour
C'est ce que je ferai aussi.
Pour le rex je te conseille de regarder particulièrement le point que tu mentionnais :
car le patient était transféré d'un autre service et la transmission orale ou écrite de la "radioactivité"du patient n'a pas été faite !!!
Et de chercher à savoir ce qui peut être amélioré sur ce point.
KLOUG

Effectivement,nous avons convenu avec le responsable de la gestion des risques de l'établissement, et vous confortez notre choix ,de ne pas déclarer l'incident à l'ASN.
Pour le Rex,à priori le service de Med.Nuc avait bien fait une fiche suiveuse mais qui c'est égaré lors du transfert en urgence(arrêt cardiaque)sachant qu'a mon sens le risque vital prime sur le "radiologique!"
Donc circulation de l'information à revoir!!!

Pour ce type d'évènement nous déclarons systèmatiquement selon le critère 6.2.

après c'est vrai que cela fait de la paperasse.....pour pas grand chose au vu du niveau de dose.

Lors d'une rencontre avec l'ASN, on a souhaité nous faire part que l'ASN était "friand" de ce type de déclaration, pas forcement pour le niveau de dose reçue, mais surtout d'un point de vue incidentologie / analyse de Rex.

Sincèrement, quand on a le temps, on le fait, quand ce type d'incident arrive dans une période où nous sommes débordées....je ne vous cache pas qu'il nous arrive de zapper la déclarartion

C'est vrai que le REX est ce qui est intéressant, mais les outils comme RELIR et dans une moindre mesure les réseaux sont un meilleur moyen de partage de REX que les déclarations ASN.

Les infos transmises à l'ASN n'en ressortent pas et c'est les autres établissements concernés qui ont besoin du REX, pour mettre en place les actions correctives avant d'avoir un incident analogue.

tout à fait d'accord avec toi....il va falloir qu'à l'avenir nous ayons aussi le reflex RELIR.

je vais peut être voir pour faire un petit truc sur RELIR, l'incident avec la scinti osseuse pourrait être aussi très intéressant.

Le REX est effectivement intéressant. C'est vrai qu'avec du Tc 99m, l'exposition reste très modérée. Mais on pourrait avoir la même situation avec un patient traité pour hyperthyroïdie en ambulatoire. Et avec 20 mCi d'iode 131, les doses commencent à devenir un peu plus significatives.
La problématique de la transmission d'info concerne d'ailleurs aussi la question de la gestion des déchets par les services accueillant des patients après un acte de médecine nucléaire (cf. art 12 de la décision ASN sur les déchets et effluents hors INB).

Bonsoir

CastorJr a écrit:

Et avec 20 mCi d'iode 131, les doses commencent à devenir un peu plus significatives.

Encour un coup comme ça et je te baptise Castor Senior ! Mais quel exemple pour les jeunes, m'enfin ! Rongnodtjuuuu !!!
Des mCi ! C'est bon pour Skating ça !
KLOUG

Pour moi, l'hyperthyroïdie traitée à l'iode 131 ne se fait pas en ambulatoire.
Mais je ne connais pas tous les établissements.

@ KLOUG : Pour avoir un peu fréquenté le monde de la médecine nucléaire, le mCi y est encore très utilisé ! Et en curiethérapie, on en trouvait il y a encore peu qui ramenaient leur activité en équivalent g de radium. Rassure-toi, j'ai été élevé et je carbure au Bq (par contre avec les €, des fois je galère !).
Pour en revenir à du REX en médecine nucléaire : la double utilisation Bq/Ci (et le double affichage sur les activimètres), voilà une source d'erreurs d'administration.

@ BALDAQUIN : à ma connaissance, dans les établissement français, la coutume (à défaut d'être la règle) est de laisser partir les patient traités avec moins de 740 MBq (je fais attention !) d'iode 131. Que certains aient mis en place une hospitalisation pour ces patients (ou certains d'entre eux en fonction du débit de dose), c'est fort possible, mais ils n'y sont pas spécialement incités.

baldaquin a écrit:

Pour moi, l'hyperthyroïdie traitée à l'iode 131 ne se fait pas en ambulatoire.

Chez nous pour les personnes valides et qui n'ont pas de problèmes d'incontinence (gestion des déchets) cela est fait en ambulatoire pour des doses inférieures à 20mCi avec tout un protocole a respecter (!?!) pour les déchets et le vie sociale

Effectivement, il faut un protocole très serré, car à 740 MBq ( ) l'exposition d'autres personnes peut dépasser les limites public en 2 h.
Je ne parle pas des conjoints accompagnants le patient, mais les ambulanciers, public, voyageurs sur le trajet du retour.
A partir de quel débit de dose laissez-vous partir le patient ?

[Pour le double affichage, je ne suis pas d'accord pour dire que c'est une source d'erreur, mais c'est un autre sujet, déjà abordé dans d'autres posts.]

@baldaquin
Nous travaillons toujours avec un dosage inférieur à 400MBq.
Ce qui donne en gros un débit de dose à 1 m de 20µSv/h.
Pour les ambulanciers et le public lors du voyage de retour ,on a une durée de contact possible d'au moins 12heures pour des distances inférieures à1m.
(je dis ça de mémoire d'après une étude faite par les CLCC)

Merci de la précision.
Il y a effectivement une très belle étude d'Isabelle Gardin, du CLCC de Rouen à partir de mesures réelles.
On pourrait peut-être le mettre -avec son accord- dans les documents disponibles sur le site du cirkus.

Sur le site de l'ASN, il est possible de consulter le rapport d'un groupe de travail du CSHPF sur la question (et auquel a participé Isabelle Gardin). Ce rapport accompagnait un avis du CSHPF qui a disparu du site de l'ASN.
http://www.asn.fr/index.php/S-informer/Actualites/2007/Traitements-a-l-iode-131-en-medecine-nucleaire

L'article d'Isabelle Gardin est ici :
http://www.univ-st-etienne.fr/lbti/acomen/revue/2002/pdf5/gardin.pdf

CastorJr

Merci CastorJr !!!
Ouah, pas même trois heures et les références sont là, même pas besoin de rechercher le lien : j'adore le Cirkus !!!

Encouragé par Baldaquin, je rajoute une autre publication de la Commission Européenne sur le sujet :
http://ec.europa.eu/energy/nuclear/radiation_protection/doc/publication/097_fr.pdf

Les publications de la Commission sur la radioprotection ( baptisées "Radiation Protection n° xx", ou "Radioprotection n° xx" lorsque traduites en français) sont assez peu connues, il me semble. Peut-être pourrait-on faire mettre sur le site un renvoi vers la page suivante :
http://ec.europa.eu/energy/nuclear/radiation_protection/publications_en.htm
On y trouve par exemple pour ce qui concerne le secteur médical : n°119 MARTIR (formation RP pour l'interventionnel) ou n°154 estimation des doses en radiologie/scanographie.

Par contre, il est vrai que l'on s'est un peu éloigné du sujet initial (et je n'y suis pas totalement étranger). Techniquement, est-ce possible de transférer les posts sur la gestion des patients traités à l'iode sur sujet dédié ?