Détecteurs de fumée ioniques (DFCI)

Bonjour,

Cela fais quelques années que j’hésite à poster ce genre de message sur un forum spécialisé en radioprotection.

Comme beaucoup de personnes, j’ai une phobie du nucléaire en général et comme tous les phobiques, je l’entretien régulièrement...
C’est ainsi que je suis tombé sur les détecteurs de fumée « ioniques ». Je vous laisse imaginer la suite.

Je pense que des avis très éclairés sur mes questions me permettraient de vivre un peu mieux au quotidien, en effet, je ne fais que lever la tête lorsque je pénètre dans un lieu quelconque, j’ai même vécu dans un immeuble disposant de ce type d’objets dont 1 qui était recouvert de scotch du à un dommage (un peu grillé à l’extérieur).

Je connais un peu la réglementation sur ce sujet mais bon vous savez mieux que moi que tout le monde ne joue pas le jeu...

Bref, j’ai évidemment des tonnes de questions pratiques, il n’existe, à priori, pas de danger lorsque l’objet est intact mais bon quelles seraient les conséquences en cas d’accident ? La matière se libère t’elle facilement ? (Partant de là qu’entend-on par scellement de la source ?)
J’imagine que si la source se dégrade, s’échappe, le détecteur se met en alerte ? (Rien que du fait de l’absence d’ionisation des molécules d’air ?) est-il possible qu’un détecteur ionique soit reconditionne en optique ? (Je fréquente quelqu’un depuis quelques semaines et devinez quoi, elle habite un immeuble où un beau universal det ionique trône a l’entrée mais j’ai remarqué que les étages étaient pourvus de détecteurs optiques)

J’espère ne pas être jugé négativement, je pense qu’il s’agit d’une peur comme une autre et qu’elle a quand même un fondement.

En tout cas, je vous remercie de m’avoir lu ainsi que des réponses qui pourront éventuellement être données.

Tom

Pour les DFCI à l'americium, le rayonnement de ce radioélement est très faible est presque indetectable de l'extérieur du boitier. La matière radioactive est intimement mêlée dans du métal. En cas d'incendie la température pourrait fondre le métal, mais pas le vaporiser, donc pas d'inhalation à craindre.

Bonjour,

L'ASN avait exigé le remplacement des DFCI par d'autres détecteurs optiques ou thermiques. La date butoir était le 31 décembre 2017 (mais avec 4 ans de tolérance).
Le détecteur de ton immeuble devrait donc disparaître dans les 2 ans à venir.

Tomlapomme59 a écrit:

Partant de là qu’entend-on par scellement de la source ?

On parle de source scellée dans le cas de matières radioactives contenues dans des enveloppes étanches, afin d'éviter toute dispersion.

Je vous remercie pour ces messages, je me permets de poser une question complémentaire, serait-il possible que la source se désagrège, s’étiole ou autre et qu’il y ai des retombées au sol ou dans les airs ?

Bon c’est peut être tiré par les cheveux aussi je vous prie de bien vouloir m’excuser.
Tom

Si elle est correctement scellée, ça ne devrait pas arriver. Il faudrait une action mécanique pour qu'elle se désagrège, genre un coup de marteau.

Le risque avec ces appareils c'est surtout qu'ils finissent bêtement à la poubelle (ou dans la nature). Un passage au compacteur ou à l'incinérateur, et hop ! On dynamite, on disperse, on ventile !

Donc si d’apparence, il se trouve que l’objet est intact, il n’y a pas de risques, juste le laisser en place.

Le reconditionnement peut il jusqu’à conserver le boîtier original ? Il serait ionique qu’en apparence

Remarque anodine Tom : est ce que tu fumes ?

Non

Tomlapomme59 a écrit:

Donc si d’apparence, il se trouve que l’objet est intact, il n’y a pas de risques, juste le laisser en place.

C'est ça. Tu n'y touches pas. Ce sont des entreprises spécialisées qui sont chargées de leur retrait.

En fait, il a fallu commencer à les retirer quand la loi a dit qu'il est interdit d'ajouter des matières radioactives à des biens de consommation.
Tiens, j'en profite pour dégainer ma calculette.
20 à 30 kBq d'activité par appareil, sachant que l'activité massique de l'241Am est de 127 GBq/g, ça nous fait disons 0,2 μg par appareil. (le poids d'un cheveu !)
0,2 μg x 7 millions d'appareils, ça fait 1,4 g en tout.
Ah ben non, c'est sûrement pas là que l'industrie nucléaire a essayé de fourguer ses déchets. Encore un mythe qui part en fumée ^^

Tomlapomme59 a écrit:

Le reconditionnement peut il jusqu’à conserver le boîtier original ? Il serait ionique qu’en apparence

Là je ne sais pas.

La CRIIRAD a fait une fiche au sujet des DFCI : https://www.criirad.org/faq/objets/detecteurs.html

Ça fait relativiser tout de suite, et en termes de nocivité à 0,2 micro ?

Les sources de détecteurs ioniques sont testées comme toutes les autres et résistent à haute température (y compris essai d'incinération à 1200 °C). Sur l'aspect tenue mécanique, outre les tests qui incluent poinçonnement, vibration etc , les dimensions très faibles font qu'un endommagement est improbable. En revanche, on récupérera la source ou la chambre aux brucelles, le détecteur et son circuit électronique étant en beaucoup moins bon état   (il y a un exemple connu)
PS : j'admire ceux qui savent qu'un détecteur est ionique quand il est à sa place, c'est à dire au plafond. Comment faites-vous ?
PPS : les 7 millions, c'est la légende urbaine qui a acquis un statut de vérité à force d'être répétée. Il ne faut pas s'y fier !

Bonjour 
En total accord avec Gnaf
Iron Kloug

Bonsoir,

Je vois donc que mon exemple de substance qui tombe du détecteur et vienne se poser sur les chaussures, vêtements ou autre est très fantasmé alors...

Thorvald a écrit:

Tomlapomme59 a écrit:

Donc si d’apparence, il se trouve que l’objet est intact, il n’y a pas de risques, juste le laisser en place.

C'est ça. Tu n'y touches pas. Ce sont des entreprises spécialisées qui sont chargées de leur retrait.

En fait, il a fallu commencer à les retirer quand la loi a dit qu'il est interdit d'ajouter des matières radioactives à des biens de consommation.
Tiens, j'en profite pour dégainer ma calculette.
20 à 30 kBq d'activité par appareil, sachant que l'activité massique de l'241Am est de 127 GBq/g, ça nous fait disons 0,2 μg par appareil. (le poids d'un cheveu !)
0,2 μg x 7 millions d'appareils, ça fait 1,4 g en tout.
Ah ben non, c'est sûrement pas là que l'industrie nucléaire a essayé de fourguer ses déchets. Encore un mythe qui part en fumée ^^

Tomlapomme59 a écrit:

Le reconditionnement peut il jusqu’à conserver le boîtier original ? Il serait ionique qu’en apparence

Là je ne sais pas.

La CRIIRAD a fait une fiche au sujet des DFCI : https://www.criirad.org/faq/objets/detecteurs.html

Le modèle qu'on avait (enfin, il y est toujours, mais moi non  ) dans mon centre de formation indiquait <5 kBq en Am241.

Les boîtiers ne sont pas récupérés pour être réutilisés... Ce n'est économiquement pas viable comme principe à mon avis, ce serait comme vouloir modifier une mobylette pour en faire un scooter, c'est plus simple et économique sur des grandes séries de tout refabriquer.

Celui dont je parle est un Universal det avec U rouge EI 1100.

ÉDIT: ma peur venait aussi du fait qu’étant alpha, la particule n’est pas très pénétrante mais si je ne m’abuse, très ionisante. Quand les descriptifs parlent d’oxyde d’américium, je me suis dit que c’était comme de la poussière compactée donc « decompactable » et potentiellement volatile...

Bonsoir,

J’ai pu voir une vidéo sur YouTube ou une personne filmé des sources extraites des détecteurs, ça a l’air de tenir effectivement.