Compétences / connaissances

Bonjour à toutes et à tous

Nous venons d'évoquer le sujet avec Gluonmou dans un autre post.
Alors j'ouvre celui-ci car ce sujet touche le monde de l'enseignement et de l'éducation dans son ensemble.
Acquérir des compétences avec tous les outils modernes à notre disposition (béquilles allais-je écrire emporté par l'impulsion et un peu de ressentiment) ou avoir des connaissances pour faire face à des situations complexes et un minimum dans la tête...

Ce débat que vous pourriez penser un peu "léger" est en fait très sérieux.
Je le vis au quotidien avec mon amie qui est institutrice et qui a bien du mal à avoir des élèves concentrés et attentifs.
je vois les mêmes quand je fias des conférences dans les collèges et les lycées.
Certains arrivent même à s'endormir pendant la présentation !!!  
Si, si !
Dès 2016, je me suis intéressé à la question en participants à des débats "pour une école qui instruise" :
Une étude officielle du ministère de l’éducation établit l’effondrement en cours du système éducatif. En atteste la baisse dramatique des résultats en orthographe – les plus faciles à quantifier – depuis 1987.
En 2015, sur une dictée de 10 lignes un élève de CM2 fait en moyenne 17,8 erreurs alors que sur la même épreuve la moyenne était de 14,3 en 2007 et 10,6 fautes en 1987.
Il est révoltant de constater que ce sont les élèves les plus faibles qui sont les plus touchés puisque ceux qui font 25 erreurs et plus sont en 2015 19.8% d’une cohorte, alors qu’ils n’étaient que 5.4 % en 1987.
N’en doutons pas, d’autres études, portant sur d’autres domaines et d’autres niveaux d’enseignement, parviendraient aux mêmes résultats

Le problème c'est que tout cela (math français et réflexion) se répercute ensuite....
Que dire d'un examen à bac+4 (en dosimétrie) où plus de 25 % des élèves ont fait la brillante soustraction 100-77=33 !!! re
Attentifs ? Concentrés ? pour des gens qui vont exercer des métiers en sécurité ? Re re
Oui mais si le système éducatif  ne propose pas de s'appuyer sur un socle de connaissances solides, c'est logique.

Les débats sont ouverts et j'espère que Gluon y participera.

Kloug

Merci pour l'ouverture d'un sujet dédié  Vos posts étaient tellement sincères, que je n'ai pas eu le cœur de les modérer (mais peut les déplacer ici si vous le souhaitez).

Contrairement aux idées reçues, les jeunes et les moyens souffrent également de la baisse de niveau. Mais comme nous pataugeons un peu dedans, c'est compliqué de chanter, quand on a les pieds dans sa crotte (capacité spécifique de notre mascotte nationale).

Il me semble qu'à un moment donné, nous avons eu honte d'être exigeants. Ne pas se satisfaire du savoir minimum requis est devenu un concept négatif. Etre un moyen discret, c'était mieux que de chercher un peu plus haut. Du coup, une fois que tu es dans ce trip là , lentement, le curseur du niveau requis descend.

Autre point assez dommage, un peu la génération années 80, mais surtout il me semble pour les chtiots nés après 1990, nous avons été dans notre jeunesse ,entrainés de façon intensive à un concours désastreux: celui du moins responsable. Quoi qu'il arrive au boulot ou dans la vie, nous devons faire en sortes que cela ne soit pas notre faute.

Si tu combines nivellement de compétences par le bas + la c'estpasmafautologie, tu obtiens.... un élève qui arrivé au bac n'a toujours pas compris qu'il faut se laver pour aller à l'école et enlever sa casquette en cours. Tu le retrouve, logiquement à bac +4, très fier de son 100-77 =33 .

Ca, c'était le négatif. Le positif, c'est qu'il existe encore, tout un tas d'enseignants, mais aussi de simples gens qui sont éducateurs de façon innée, et qui ont encore le courage d'affirmer qu'ils vont être très exigeants, qu'ils ne sont pas là pour plaire aux standards moyens, mais que cela va hisser la personne pour devenir un Monsieur, ou une Madame.
Quand il agissent, laissez les faire, soutenez les, et encore mieux, prenez part au mouvement.
Mais surtout n'interrompez pas ce moment de grâce.

Moi je les remercie, car sans eux, j'en serais encore.....ben pour être honnête il ne se serait pas passé grand chose.....

J'enseigne 20h par an auprès d'étudiants en Master dans une université française (filière documentaliste). Je suis choqué du faible niveau d'orthographe. Même l'expression orale est laborieuse. J'ai du mal à les entendre (à croire qu'il n'ont qu'un quart de poumon) et j'ai même des difficultés à comprendre leurs questions (pour les quelques rares étudiants qui en posent). Quant à l'attention, beaucoup passent du temps sur leurs smartphones... Les même étudiants vont ensuite vous contacter pour négocier une note qu'ils jugent trop sévère...

Bonjour
Merci pour ce témoignage.
Cela ne fait que confirmer ce que nous constatons avec Gluon.

Mais force est de constater que sous couvert de progrès technologiques, d'accès à la connaissance, via internet, nos ordinateurs et téléphones connectés, nos donneurs d'ordres, autrement dit les gouvernants, ont laissé des réformes s'instaurer de manière à ce qu'il y ait une "acquisition de compétences" (être capable de trouver ou retrouver des éléments d'informations ou de connaissances (?) - encore faut-il être capable de les comprendre) et plus une connaissance.

Un des très bons exemples que l'on peut citer aux étudiants, ce sont les situations de crise, et Fukushima notamment.
Que croyez-vous qu'il arrive quand vous n'avez plus d'alimentation électrique ? Bien sûr toute votre informatique est par terre ainsi qu'au bout d'un moment vos outils de communication connectés...
Et comme vous n'avez jamais pris le soin de regarder les documents papier ou de vous êtes mis dans la tête quelques éléments réflexes.... CQFD.
Dans le domaine de la sécurité (quelle qu'elle soit) il est nécessaire d'avoir quelques connaissances du sujet sur lequel vous travaillez et ne pas tout reposer sur les outils.

Pour revenir à ce que disait honnetehomme le français est effectivement malmené. Mais même le calcul et le cheminement pour aller vers un résultat.
Mais comme le dit Gally, heureusement, il y a encore des enseignants (et ça à tous les niveaux de l'école) pour estimer que la construction d'un individu passe aussi par la transmission des connaissances.
A propos Gally, ma petite chérie a été emballée par ton texte et l'a emmené avec elle dans son école ce matin...

Iron Teacher Kloug

Bonjour !
Moi aussi je pleure devant les fautes d'orthographe incessantes des plus jeunes, sans parler des gens qui ne savent plus non plus compter... 
Un exemple tout bête ? Il y a quelques jours, je devais payer 1.60€ à la boulangerie. J'ai donné 2,10€ au gars qui me servait, et il m'a regardé ahuri, genre "elle sait pas compter celle-là !". Alors un vendeur plus vieux lui a fait remarquer que ça lui permettrait de me rendre une "grosse" pièce de 50 centimes plutôt que de taper dans le stock de monnaie si faible dans ce genre de commerce. Mais ça, c'est un peu d'esprit pratique, et un peu de calcul mental aussi...
Je suis sans doute vieille france, mais le Bled et les 10 minutes de calcul mental chaque matin au primaire ne nous ont pas fait de mal. Pourquoi alors les avoir supprimés ?? Parce que ce n'est pas interactif, ou pas très marrant ? Certes... mais au moins on savait écrire et compter, et sans avoir un smartphone pour vérifier !!

Annelise, qui rougne, mais espère encore qu'on reviendra un jour à ces fondamentaux...

Bonsoir 
En fait + 10 000 même 
L’exemple des commerces est totalement significatif 
Et heureusement quelques instituteurs (ah pardon professeurs des écoles)  continuent à faire de l’orthographe façon Bled et Bescherelle. Je me suis d’ailleurs demandé à quoi pouvait bien servir un diplôme Bac+5 pour faire cours à l’école primaire.
Kloug Nickel (comme les pièces)

Le problème, c'est aussi de vouloir faire de l'histoire, de la géo, du dessin, de l'art, etc etc etc en primaire...

C'est bien beau, mais avant de vouloir ouvrir à la culture, faut déjà donner les bases en maths et français...

Bonjour
C'est surtout le saupoudrage qui pose un problème.
J'ai fait de l'histoire, de la géo, de la "leçon de choses" à l'école primaire qui m'ont été utiles pour toute la suite. Et bien sûr des dictées, de la grammaire, du calcul mental, et des problèmes tous les jours
Je ne suis pas dans le credo : "c'était mieux avant", non. Mais l'apprentissage des leçons, les devoirs, l'étude après la classe, le goût de l'effort allaient de soi, sans que ça nous traumatise en tant qu'adulte.
Mon amie qui est instit continue à donner les bases (en dépit des consignes de l'inspection d'académie).
Iron kloug

Bonjour,
La perte du gout de l'effort...complètement d'accord
A lire, c'est intéressant:
http://internetactu.blog.lemonde.fr/2018/03/24/la-tyrannie-de-la-commodite/?utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Facebook&utm_source=actus_lilo

..et après faut arrêter...sous peine de passer pour de vieux schnocks moralisateurs...
(Sinon je vous donne le pourcentage d'étudiants en BTS qui savent calculer le nombre secondes dans une journée...)

Bonjour
Est-ce la même proportion que ceux qui font la soustraction de mon premier post ?

Il y a quand même des questions que je me pose (sans avoir la réponse).
J'étais ce matin dans une classe de CM2 où l'on a parlé énergie (tous types).
Les enfants avaient franchement potasser la question. Ils étaient attentifs, intéressés et avec des connaissances qui feraient pâlir certains collégiens ou lycéens. Quand des enfants me parle de la structure de la matière à 10 ans, et ben je reste sur le cul..

Alors quel phénomène se produit (l'adolescence bien sûr mais n'y a-t-il que cela ?) pour qu'au collège et ensuite au lycée nous ayons devant nous des personnes apathiques et blasées.
Est-ce la façon d'enseigner ? Le contenu des programmes ? Dans ce dernier cas ça renvoie aux remarques que vous faisiez sur les connaissances de base. Le programme de physique par exemple pour des classes scientifiques a été franchement dépouillé.

Mais quand même. Continuez à réagir pour alimenter le débat.
Car personnellement je suis inquiet sur la qualité des étudiants dans nos domaines actuellement. Désolé pour ceux qui nous liraient et qui se sentiraient visés mais j'espère que vous pourrez prouver le contraire.

Iron Kloug

A 10 ans peut-être n'ont-ils pas encore cédés à certaines obsessions (smartphones, jeux vidéo, filles, musique...) et sont donc encore naturellement curieux ? En plus à partir d'un certain âge il est mal vu d'être "intello". Le crétin est plus populaire.

Bonsoir
Je n'osais formuler les diverses obsessions mais je crains que tu sois dans le vrai...
C'est vrai que la boîte à images cède aussi à cette facilité.
Je suis injuste car il y a des émissions historiques ou scientifiques de très bonne tenue.
Iron Kloug

Bonjour,
intéressant votre débat.
Le petit écran c'est bien, il y a Arte et tf1. Il faut faire un choix (ok je sors)

Sinon, j'ai tout de même été stupéfaite quand lors d'un contrôle il a fallu calculer 108/2 ...j'ai vu sortir la calculatrice.

Et puis on pourrait avoir ceci: (c'est fictif bien sur)

Transcription d’une communication radio entre un bateau de l’US Navy et les autorités canadiennes au large de Newfoundland (Terre-Neuve).

Américains : Veuillez vous dérouter de 15 degrés Nord pour éviter une collision. A vous.

Canadiens: Veuillez plutôt vous dérouter de 15 degrés Sud pour éviter une collision. A vous.

Américains : Ici le capitaine d’un navire des forces navales américaines. Je répète : Veuillez modifier votre course. A vous.

Canadiens : Non, veuillez dérouter, je vous prie. A vous.

Américains : ICI, C’EST LE PORTE-AVIONS US LINCOLN, LE SECOND NAVIRE EN IMPORTANCE DE LA FLOTTE NAVALE DES ÉTATS-UNIS D’AMERIQUE. NOUS SOMMES ACCOMPAGNES PAR 3 DESTROYERS, 3 CROISEURS ET UN NOMBRE IMPORTANT DE NAVIRES D’ESCORTE. JE VOUS DEMANDE DE DÉVIER DE VOTRE ROUTE DE 15 DEGRÉS NORD OU DES MESURES CONTRAIGNANTES VONT ÊTRE PRISES POUR ASSURER LA SÉCURITÉ DE NOTRE NAVIRE. A VOUS.

Canadiens : Ici, c’est un phare. A vous.

Américains : silence ……………………

La télé (ou le web) n'est pas un mal en soi, on y trouve des choses très bien. Rien qu'au niveau de la vulgarisation scientifique je pense à l'émission "C'est pas sorcier". Etant gamin il y avait aussi le dessin animé "La vie". Mais combien d'enfants regardent spontanément ces programmes ?

Re bonsoir
Mais pour en revenir à l'origine du débat et la question que se posait Gluon à la lecture du document écrit par un membre de l’enseignement supérieur :
Sur ce qu'est devenu l'enseignement universitaire :
Vous avez bien lu : la définition de la compétence (qui remplace définitivement la connaissance) c'est :
Une compétence présente un caractère intégrateur, combinatoire, développemental, contextuel et évolutif.
Si ça ce n'est pas de la langue de bois (ah excusez-moi je suis caustique : un discours sérieux de personnes qui se sont penchés sur notre enseignement post bac), je veux bien que vous m'appeliez la reine d'Angleterre...

Franchement les grands pédagogues qui sévissent au ministère de l'éducation nationale ou même dans des organismes de formation (si, si) ont-ils jamais eu des publics devant eux ? Ont-ils conçus des programmes de formation avec une progression pédagogique (oui, je sais, Gluon dirait que je prononce des gros mots) ? C'est même à se demander s'ils ont dispensé des heures de cours (oui mais il y a longtemps alors).
La méthode pédagogique de découverte a bien sûr toute sa place dans l'enseignement. A condition de ne pas reposer sur du sable.

Iron Kloug

Salut à tous,
j'ai eu la chance de pouvoir enseigner/partager à quasiment tous les âges, et il n'y a pas si longtemps au niveau du primaire dans le cadre d'activités scientifiques.
Je me souviens m'être pris la tête avec l'inspectrice de circonscription qui voulait que je remplisse un cahier du maître dans lequel absolument tous devait y être écrit :
- quelle compétence ? quand/quoi/où/comment ? dans quelle séquence/séance pédagogique ? Quelle notion du BO ? Quel passage ? etc...en gros le premier doc analysé par ses soins lors de l'inspection d'un prof des écoles.

Je lui ai expliqué qu'avec le très peu de temps que j'avais en face des élèves, je trouvais que ce cahier de "contrôle" des travaux finis était chronophage et n'avait aucune utilité envers les élèves, puisque j'avais déjà détaillé ma séquence. Peut être que pour un instit, cela permet de structurer ses plans sur la durée par rapport au sacro-saint BO, mais qu'à vouloir absolument TOUT y inscrire c'était contre-productif.
La réponse a été proche de "le credo c'est le credo".

A mon humble avis, l'école est devenue une usine à gaz mazout administratif au travers de laquelle on perd les plus faibles ou ceux qui ont manqué/mal compris quelques notions.

En CE2, j'ai eu des retours positifs inimaginables. Au CM2, j'ai principalement eu de la lassitude pré-collège.
Au Lycée/Fac, j'ai l'impression que l'on perd un peu la démarche scientifique. En gros, l'élève sait qu'il va devoir caser LA formule demandée et injecter les variables de l'énoncé dedans.
Je trouve qu'il y a moins de réflexion, de recherche, quitte à donner une vitesse en mètre cube par joule.

Au niveau des adultes, je commence à remarquer un gros manque de concentration, même chez les "diplômés" ou ceux qui ont de la bouteille.  J'avais pour habitude d'évaluer à environ 30 minutes d'une activité avant le décrochage. Là on peut avoir des cas à 10 minutes chrono. Ça crée d'énormes problèmes avec les métiers  qui en nécessitent...et malheureusement parfois des catastrophes.

Au niveau de l'écriture du français, hormis les personnes étrangères qui ont appris après leur arrivée (je connais un tchèque irréprochable qui a appris à 16 ans), et qui ont tendance à manipuler avec rigueur nos notions, je trouve que c'est cata peu importe le niveau hiérarchique.
Mais c'est assez global car la plupart des articles de presse sur le net sont truffés de fautes.

Au niveau des maths, le truc qui épate tout le monde est de donner le résultat de tête avant que la personne n'ait commencé sur la calculatrice. Il m'en est arrivé une bien bonne la semaine dernière au resto : L'ordi avait planté, du coup le serveur n'avait plus la commande lors du paiement.
Il a dû faire avec la carte des menus 15+15+4+6 à la calculatrice...hum, et ça s'est "compliqué" parce que la personne avec qui j'étais a sorti deux TR de 9E.
Il a commencé par -9 puis a appuyé par mégarde sur le * et d'autres touches. Ça a donné un truc pas possible dans les -5431...j'étais d'accord pour le remboursement

Bonsoir
Continuez avec tous les témoignages que vous pourrez donner.
Très intéressant aussi celui de kokura.
Et à propos d'inspectrice ou d'inspecteur d'académie, j'ai vu des courriers avec une faute par ligne.
Et moi qui me trouve plutôt léger en orthographe et grammaire....

Pour reprendre les obsessions d'honnetehomme je crains que l'écriture simplifiée sur les smartphone n'arrange rien en français. Il y a même des pays où l'on commence à abandonner l'écriture avec un crayon ou un stylo (ne parlons pas des cursives avec les plumes sergent-major).
Que se passera-t-il le jour où un beau virus informatique paralysera les systèmes ?

Pour les mathématiques les fameuses évaluations PISA sont également à prendre avec précaution :
En 2016, l’évaluation portait essentiellement sur les sciences – les compétences en maths et compréhension de l’écrit ont aussi été testées, mais moins longuement. Avec toujours cette particularité à garder en tête : Pisa évalue les élèves non pas sur des exercices scolaires mais plutôt des mises en situation, proches de la vie réelle, pour évaluer si à l’approche du terme de leur scolarité obligatoire, «les élèves possèdent certaines compétences essentielles pour participer à nos sociétés modernes» (dixit l’étude).

Voyez que même là on parle de compétences !! Quant à la mise en situation de la vie réelle, faire des calculs mentaux chez le boulanger ou dans un commerce, même les grands en sont loin.
Et si on testait les connaissances de base, avec des exercices scolaires, le socle en somme.

Iron kloug

@PaulF : Merci pour ton lien vers l'article sur la commodité. Ca laisse à réfléchir...

@Domino : boarf, ça ne peut vraiment pas bouger, un phare  ?

N'empêche, on doit vraiment passer pour des vieux schnocks ... Mais moi, j'ai peur pour la future scolarité de ma fille (ma mère, ancienne instit, m'a vivement conseillé de lui apprendre à lire avant qu'elle ne le fasse à l'école avec la "méthode globale", où on apprend à "lire" en regardant les formes visuelles des mots...)

Ah! oui ! l'accès à la connaissance, via les moyens modernes( base de données, internet...) c'est bien, mais encore faut-il savoir quoi chercher, et être critique vis à vis des résultats des moteurs de recherche. C'est malheureux à dire, mais le niveau des étudiants de certains master scientifiques et techniques est à pleurer. Mais passons, je vais remonter à mon passé de prof de math physique et soumettre à vos réflexions quelques anecdotes.

Corrigeant des élèves sur la structure de leurs phrases, il me fut répondu que j'étais "prof de math, pas de français et que je devais leur enseigner les maths et pas corriger leurs phrases". Ma solution fut de mettre en place des exercice de "traduction de phrase en langage mathématique". Pas évident; mais formateur.

Je faisais un cours d'optique, et pour illustrer les réflexions de la lumière dans des miroirs, je montrais à mes élève (à l'aide d'un petit montage maison) comment fonctionnais un tour avec une main coupée. Je finissais mon explication, lorsqu'une voix féminine s'écria du fonds de la classe "mais alors, ça veut dire que la magie ça n'existe pas!". 

Mais monsieur, ça ne sert à rien d'apprendre tout ça, de nos jour il y a internet! --> Eh oui! il y a internet! Mais à ceux qui pensent qu'on trouve tout sur internet (Yoh! c'est la samaritaine), Posez leur la question : comment c'est venu sur internet? Un silence géné va alors subitement apparaître.

Pour en revenir au débat, nous somme dans une culture de l'écran, de l'image..bref la facilité. Le problème c'est qu'il faut revenir au fondamental : la langue, maitrise de la lecture et de la formulation. 

Les mots sont l'essence de la pensée.

Bonne réflexion à tous

PPJ

Bonsoir
+ 10 000 aussi avec PPJ.
Et comme le disait aussi Gally avec la cepasmafaotolaugie, ça n'arrange rien.

Mais toujours pour revenir sur le doute émis par Gluon dans un autre post, nous avons quand même des gens qui arrivent délibérément à entretenir ces pertes de connaissances. Rien que le verbiage utilisé pourrait prêter à rire, mais les contenus associés à ces verbiages favorisent l'utilisation des outils (avoir une compétence pour utiliser les technologies à notre disposition) et plus "le retenir par cœur" Mais monsieur, ça ne sert à rien d'apprendre tout ça, de nos jour il y a internet! -->

Est-ce pour mieux exercer un contrôle ? Je n'irai pas plus loin au risque de déraper.

Iron Kloug

Bonsoir,

C'est moi, Gluonmou

Je reviens à mes obsessions  : le délire pédagogiste qui a commencé à nous submerger qu'est venu nous vendre la Dame.

En fait comme dans sa présentation tout vient du "processus de Bologne"
Le machin a sa page wikipédia
Pour faire court c'est la volonté de standardiser les formations en Europes pour que les étudiant puisse passer d'un pays à l'autre , d'une formation à l'autre facilement. C'est là qu'ils ont introduit le concept de "credit", ou ECTS, ou encore "ECVET"
ça part d'un bon sentiment, pourquoi pas. Jusque là tout va bien

Mais ça commence surtout par une standardisation, une homogénéisation et surtout une pasteurisation des divers enseignements
Comme pour le Fromage...
Qui finiront tous par avoir le même gout de carton (on en trouve encore des qui marchent tout seul, profitez en, ça va pas durer)

Et certains pédagogistes fous profitent de ce processus pour nous vendre leur Dogme de barges, appelé changement de paradigme, où l'on passe du "paradigme de l'enseignement" au paradigme de l'apprentissage"
Déjà utiliser le noble mot de paradigme ça fait sérieux, ça pose. Technique classique d'enfumage des escrocs 

En termes de méthode pour faire court c'est :on ne cherche pas à faire passer un savoir, une connaissance (qui peut tout aussi bien être un savoir pratique, basique, tirer la chasse d'eau après la grosse commission..) . Non, il faut placer "l'apprenant", au centre du dispositif, dans une "situation complexe", et il va trouver tout seul , en gros  (on n'est pas arrivé, pour la chasse d'eau ça devrait aller mais pour la mécanique quantique ça va être plus long)

Là je vous le fait en résumé et avec ce que j'ai pu comprendre (parce que sincèrement il faut un sacré décodeur quand on lit leur trucs)

J'ai trouvé un article canadien critique qui approfondi tout cela . Il faut un peu s'accrocher mais on arrive à comprendre, et au moins les gars démontent le truc avec des arguments plus construits que mon modeste ressenti face à cette vaste pignolade cosmique :

http://www.formapex.com/les-principes-de-base/130-passer-du-paradigme-de-lenseignement-au-paradigme-de-lapprentissage-les-effets-nefastes-dun-slogan

Après je vous raconterai la saga des enseignements de radioprotection de certains Institut de formation, enseignement qui commencent  à partir en vrille en essayant de les mettre à la sauce Bolognaise (elle est pas mal celle là, cest venu tout seul)

Gluonmou

Je vous laisse, j'ai une chasse d'eau à tirer

bonjour,

Je ne comprends pas vraiment ce débat, si on regarde les choses factuellement :
- en 30 ans le nombre d'heures de mathématique et de français a été divisé par 2.
- le respect des enseignants a chuté, ils passent donc entre 10 à 50% du temps de cours à faire la police
- le nombre de distraction a augmenté significativement internet illimité, portable ... réduisant le temps moyen de sommeil de plus d'une heure.

Au final entre un élève qui somnole 20% du temps pour rattraper sa dette de sommeil, utilise son smartphone 20% et à 2 fois moins d'heure de cours fondamental au final il travaille 5 fois moins de temps de manière productive à l'apprentissage des fondamentaux.

Dans le monde actuel il est prévu de changer de nombreuses fois de métier et profession au final, les gens ont globalement moins d'expérience dans leur métier et pour finir la compartimentation du travail fait perde la vue d'ensemble. Et que les vérificateurs et approbateurs des documents si propres à la qualité n'ont pas forcément le temps ou l'expérience pour réaliser ce travail. N'oublions pas que les augmentations sont désormais individuel non pas reconnue sur le travail mais sur celui qui s'entend le mieux avec la hiérarchie. Enfin on ne demande plus aux gents de savoir comment faire mais de savoir retrouver l'information et pour ça on a Googlé.

Les employeurs ne recherchent plus des experts à mettre en poste d'ingénieur nucléaire mais des personnes adaptables qui pourront avoir 3 casquettes en même temps. Et vous arrivez avec :
Mais comment as tu estimé le DED à 3 mètre avec juste la mesure 1m ?
ou encore le débit de dose est de 5 Bq
ou non la première action à faire n'est pas de réduire l'activité à la base mais temps distance écran
ou ce local est une ZNC* en zone non réglementé ( celle la il faut me l'expliqué j'ai toujours pas compris)

et le mieux TQRP référent qui réalise des contrôles de non contamination mais m'as jamais mesuré de contamination en 5 ans.


Vos constatations sont donc en parfaite adéquation avec cette évolution certes regrettable mais tout à fait logique.

CHere Ayorosgirl,

Lisez l'article en lien sur le processus de Bologne, et vous verrez que le débat existe (dans mon gourbi je peux vous garantir qu'on nous gonfle avec en permanence)

Mais je ne vois pas bien le lien avec les faits que vous avancez.

Ou alors si, car effectivement il y a aussi dans l'esprit des Nouveaux Pretres l'idée que sur un plan professionnel on puisse passer d'électronicien à boulanger.
La vielle idée de la polyvalence magique qui arrange bien les employeurs

Effectivement, il y a un lien

Après par contre les aspects comportementaux des élèves, le pb des smartphones et autres, aussi réel que soient ces problèmes, c'est encore autre chose. Même si à la fin ça doit faire partie de l'équation

mais ça, la Dame de Bologne, ce n'est pas son problème, car des élèves elle ne doit plus en voir beaucoup

Gluonmou

Bonsoir
Mais si c'est un débat intéressant.
Et je suis en total accord avec Gluonmou.
Il ne s'agit pas que des élèves (et là nous sommes tous d'accord pour faire la même constatation) mais aussi des personnes qui décident des contenus des formations et de la façon dont on fait évoluer l'enseignement... Là il y a des questions à se poser en tant que formateur et savoir si nous cautionnons ce qu'on nous demande d'appliquer. Dans mon cas la réponse a souvent été non !
Et je pense que Gluon fait de même.
Nous avons quelques heures de vol en tant que formateur

Quant à l'évolution, elle est peut-être logique mais je reviens sur une remarque : que se passera-t-il en cas d'accès impossible à ces données ? J'ai bien une idée (un peu cauchemardesque).


Iron Kloug

Mais là où Ayorosgirl a raison, c'est qu'il n'y a pas de débat

Plus précisément il n'y pas moyen d'en débattre, on ne nous demande pas notre avis

C'est un truc qui vient d'en Haut, comme un Texte Révélé.

Je n'ai hélas pas assister à la conférence de la Dame de Bologne, mais il parait qu'elle ponctuait toutes ses phrases par des "OK", "C'est clair?" péromptoires
Genre on discute pas

D'ailleurs les collègues m'on dissuadé d'écrire à la Dame, en me disant que ça ne changerai rien.

A mon avis j'ai bien fait

En même temps c'est comme ça qu'ils arrivent à faire passer leur couillonades.

A l'usure, par autoritarisme

P..., je vais finir à la ZAD, moi