Questions CIPR 103 (niveau amateur)

Bonjour,

Je m'intéresse à titre personnel à comprendre la publication 103 de la CIPR. Je bute toutefois sur quelques notions :

- Concernant le tableau 3.1 relatif aux "coefficients de risque nominal ajusté au détriment" il est question de "faibles débits de doses". Quelle est la fourchette des "faibles débits de dose" selon le CIPR ? Et pourquoi le même tableau n'a-t-il pas été calculé pour les forts débits de dose ?

- Toujours concernant le tableau 3.1, il ne me semble pas que soit évoqué la durée de l'exposition, ni la fourchette des doses pour laquelle les données du tableau sont valables. Doit-on considérer que ces données ne sont valables que pour les doses supérieures à 100 mSv ? Oui aussi pour les doses inférieures à 100 mSv mais supérieures aux "très faibles doses" puisque page 49 la publication précise qu'il ne faut pas calculer des nombre de cancers ou maladies héréditaires pour les "très faible doses" ? A quel moment passe-t-on des "très faibles doses" au "faibles doses" ?

- Que nous donnent exactement les coefficients pour le cancer ? Le nombre de survenues de cancers toutes gravités confondues ? ou le nombre d' d'équivalents cancers mortels  (deux occurences d'un cancer tuant une personne sur deux seraient comptées comme un seul cancer) ?

Bonsoir honnetehomme,
j'avoue ne pas avoir tout lu,(et j'ai jamais accroché avec l'épidémio) mais en gros ce que j'ai compris:

- pour le CIPR, faible dose = inférieur à 100mSv/an (on parle de faible dose et non pas faible débit de dose. A partie de 100mSv/an la relation est linéaire, donc le calcul de détriment radiologique est assez simple dès que tu dépasses cette limite

- les études épidémiologiques deviennent difficile en dessous de 100mSv/an et présentent une certaines incertitude. Il semble cependant que cette relation reste linéaire. Pour les très faibles doses et faibles débit de dose (c'est vrai, il n'y a pas de chiffres mais il me semble qu'on parle de quelques mSv), c'est encore plus compliqué et donc on ne s'avance pas

- les coefficients tiennent compte des décès par cancer et de la perte de qualité de vie . J'aurais tendance à dire que deux cancers tuant une seule personne comte pour un: le premier cancer aura probablement occasionné une augmentation des doses (scanners multiples, radiothérapie etc) et risque d'être indirectement responsable du second cancer

Bon, c'est incomplet mais juste une approche

Domino a écrit:

- pour le CIPR, faible dose = inférieur à 100mSv/an (on parle de faible dose et non pas faible débit de dose.

Justement cela m'avait surpris car page 53 il est bien écrit en légende du tableau 3.1 : "Coefficients de risque nominal ajusté au détriment (10–2 Sv–1) pour les effets stochastiques après exposition aux rayonnements à faible débit de dose". D'où mon interrogation sur les coefficients de risques nominal pour les fort débits de dose.

Domino a écrit:

c'est vrai, il n'y a pas de chiffres mais il me semble qu'on parle de quelques mSv

Effectivement après quelques lectures additionnelles, il semble que les très faibles doses sont celles inférieures à 10 mSv tandis que les faibles sont celles inférieures à 100 mSv.

Domino a écrit:

les coefficients tiennent compte des décès par cancer et de la perte de qualité de vie

Du coups ces risques sont difficiles à comprendre. Faut-il comprendre qu'un cancer non mortel est statistiquement compté comme un demi-cancer (ou tout autre fraction de cancer) ? La CIPR 60 me semble plus simple puisque elle parle simplement de probabilités d'occurrence de cancers mortels, de cancers non mortels et de maladies héréditaires.



Une version de la CIPR 60 est-elle accessible en ligne ? Je n'ai pas réussi à la trouver.



Ce que je cherche à faire, toujours pour ma culture personnelle, c'est évaluer le nombre de cancers sur la base des doses efficaces reçues par une population (en supposant que l'écart type ne soit pas trop grand). Me basant sur les deux publications évoquées je suis arrivé à ce tableau, mais j'aimerais être sûr qu'on parle bien d'occurrences réelles (nombre de personnes affectées)

D'autres part connaitriez-vous le coefficient de risque nominal vie entière pour les cancers non radio-induits ? Cela afin de comparer le nombre de cancers liés à une exposition par rapport au nombre de cancers qui seraient apparus en l'absence d'exposition

Encore une question (dites-moi quand mon quota de questions est épuisé  ) : Ces 5.5% de cancers par sievert sont valable si j'ai bien compris pour des expositions aigues (allant de l'exposition instantannée à quelques mois). Qu'en est-il des exposition chroniques à très faible débit de dose ? Existe-t-il un facteur diminuant ce taux de 5.5% ?

Ben malheureusement, c'est pour une exposition chronique.
Au départ, c'est déterminé à partie des taux de cancer des survivants Hiroshima et Nagasaki. C'est la LSS. Comme il s'agissait d'une exposition aigue, on lui a attribué un facteur d'efficacité et de débit de dose pour pouvoir évaluer l'excès de risque aux faibles doses (FEDDD )page 50.
Il est de 2

Merci Domino, cela veut-il dire que pour de fortes doses à débit élevé le détriment pour les cancers ne serait pas de  5.5% mais de 11% ? Si oui, quand commencent les fortes doses et les débit élevés ?

Bonsoir,
je ne pense pas que ce soit aussi simple
La population irradiée le fut dans des conditions exceptionnelle en terme de débit et qui je l'espère ne se reproduiront pas.
Cela a permis d'étudier l'effet des radiations sur une population survivante de près de 100000 personnes.
C'est utilisé par les épidémiologiste et appliqué ces chiffres à un individu n'est à mon avis pas approprié

Oui je suis conscient que le calcul n'est pas valable pour un individu et que l'estimation réelle des occurrences de cancer passerait par une étude spécifique de la population, des doses reçues par les sous-ensemble de la population, des organes touchés, de la pyramide des âges etc.

Je me suis tenté à une synthèse, je ne pense pas avoir écrit de bétise ? Si c'était le cas n'hésitez pas à me le signaler : http://www.sebastien-billard.fr/tacticool/index.php?post/2017/04/17/Radioactivite-et-cancer