PCR au bloc opératoire

Bonjour à toutes et tous,
Je suis nouvellement PCR au sein d'un bloc opératoire et je me sens parfois bien démuni face à la règlementation et au travail qu'il m'est demandé de mettre en place.
Toute forme de soutien moral et/ou de conseils est la bienvenue. Chaque fois que je cherche un peu je ne trouve aucun PCR au bloc opératoire, suis-je seul au monde?
Si l'un d'entre vous travail au bloc je serais ravi de suivre ses conseils et son expérience, et d'échanger un peu!
Merci

Bonjour merben,

Je suis également PCR dans une structure hospitalière, bloc y compris. J'avoue que même chez nous la culture RP a du mal à arriver au bloc. Certains "vieux" médecins sont souvent réfractaires à tout cela. Mais baisses pas les bras, tu verras petit à petit surtout avec les jeunes médecins et quelques référents RP par ci par là

Merci pour ta réponse!
Malheureusement je fais face à un désintérêt totale de la plupart de mes collègues et les quelques rares que je sensibilise ont rarement le temps de mettre en place les moyens de radioprotection. Mes dosimètres actifs sont lents à attribuer et la cadence de travail en clinique n'aide pas. Les chirurgiens m'ignorent pour la plupart, et même les jeunes qui suivent l'impulsion jemenfoutiste de leur prédécesseur. Bref la route est longue avant qu'il y ait une véritable culture de la radioprotection dans mon bloc opératoire. Enfin, je ne baisse pas les bras mais le travail est tel qu'il faut être gonflé à bloc pour y arriver. De plus je n'arrive même pas à me faire procurer un radiamètre pour faire mes analyses de postes et mes contrôles internes.... la route est longue! Par ailleurs je suis infirmier de formation, 20% de mon temps de travail sont employés à être PCR. Les quelques jours de formations me semblent bien loin et je suis parfois un peu perdu face à la tâche qui m'incombe.
Si tu as quelques tuyaux, je suis preneur!

Grâce à nos chers amis de l'ASN, on a reçu plusieurs coups de latte.
Et là bam implication de notre direction, c'est autre chose que la pauvre PCR qui hurle à pleins poumons. Du coup à coup de poster, audits, rappel lors des conseils de bloc, martelage aux formations, plusieurs passages dans les salles de bloc (certains disaient même lors de mes passages: "le flic est là")...

Je dirais qu'on avance doucement... mais comme qui va doucement va loin

Sans un soutien et un appui réel de la direction, le métier de PCR au bloc est trés compliqué...

Bonjour,

Même dans une structure privée (cabinets de ville), je me sens seule et incomprise comme PCR. Pour certains radiologues, il ne s'agit que de travail administrative pendant lequel je ne suis pas productive (pas d'acte à facturer : rrrrrrhhhhhhhhh !)

Il me semble que je devienne un peu ronchon avec le temps.

Le forum est vraiment soutient.

Alors moi aussi, si je peux aider ...

Bonjour,
je suis PCR et m'occupe spécifiquement du bloc où je travaille.
Si tu as l'appui de ta direction, tente d'envoyer un chir volontaire en formation PCR (en clinique, c'est pas gagné: "time is money"
Rend les formations attractives: pas trop de règlementation: (un chirurgien déteste qu'on lui dise ce qu'il doit faire) par contre, il sont très intéresses par la physique (merci Gluonmou) et la biologie peu leur importe que ce soit des Gy ou des Sv. Donne des exemples: pour telle intervention avec telle position d'ampli, où prend -t-on le plus de dose etc...

Surtout ne pas lire un PP et susciter une discussion

Propose leur une étude dosimétrique

Montre aussi que tu te préoccupes de leur bien être (ils aiment qu'on les chouchoute): les tabliers de plomb sont trop lourd, essaye d'un obtenir des plus légers (plus cher) et tu auras leur reconnaissance

Ne leur parle pas de leur protection (ca leur est égal) mais de la protection de leur personnel.

Bref, essaye de gagner leur confiance et leur considération

Je suis consciente que c'est plus facile pour moi, mais je n'ai pas toujours été pcr et là, je te donne mon ressenti du coté chirurgien

Merci à tous pour vos réponse je me sens déjà un peu moins seul!

Malheureusement depuis le 16/02 c'est la première fois que je me reconnecte au forum, la première fois que je reprends mon poste de PCR...pas facile de faire un travail continu dans ces conditions.

Domino j'apprécie ta réponse et je tente au max de m'inspirer de tes conseils, cependant ça reste de l'ordre de l'utopique dans mon établissement. Envoyer un chir en formation PCR? Je vais poser la question à mes chefs rien que pour voir leurs réactions mais je sens déjà l'hilarité que les prendra quand je leur soumettrais la question.

Pour rendre les formations attractives, ils faudrait encore que les chirs s'y rendent... Par ailleurs ils ont déjà tous reçu des formations RP patients et RP travailleurs et ne voient donc pas l'intérêt d'être formé de nouveau (bah oui évidemment à quoi ça pourrait bien servir...)
Leurs aides-op ont aussi reçu les formations donc pour eux leurs personnels est protégé.

De plus après un Bac L et une formation d'infirmier puis de PCR ( en 8 jours), je n'ai pas grand chose à leur apprendre en physique et en biologie, s'ils me posent trop de questions je ne saurais pas forcément y répondre.

J'ai proposé des études dosimétriques: aucune volonté de m'aider à mettre ça en place. Un dosi cristallin? Hors de question, tout comme le dosi bague... Déjà qu'ils ne portent jamais leurs dosi passifs, faut pas rêver!!

Point positifs, les tabliers sont récents et de bonne qualité donc pas de soucis à ce niveau là. Oui MAIS j'avais aussi en tête de les chouchouter pour plus de considération mais refus de ma direction d'investir dans des lunettes plombées adaptées à leur vue ( et je les comprend pour le coup...) alors que c'était leur seule demande. Voilà voilà!!

Je fais vraiment face à une montagne de difficulté mais bon je lutte comme je peux, je vais ré-essayer de mettre en place l'étude dosimétrique sur leurs aides op mais sans aide et sans volonté de leurs part, la tâche est impossible!

Merci à tous pour vos réponses et si malgré tout vous avez des solutions pour moi, je suis évidemment preneur!

Bonsoir, pour ma part là où je travaille nous avons qu'une petit bloc opératoire ( 2 salles et un seul ampli), on ne fait que de l'ambulatoire. A mes débuts de PCR j'ai été étonnée de voir que le personnel du bloc était beaucoup plus sensible à la radioprotection que mes collègues de la radio!

Par contre je vous rejoins totalement quand au fait qu'il est difficile de se faire entendre et que l'on sache que nous existons.

Dans mon établissement avant moi il y avait une personne qui faisait "office" de PCR, autrement dit ma direction ne savait même pas qu'elle était là et à quoi elle servait, donc quand moi j'arrive derrière et que je vois que je suis laissée sur le carreau ça me met hors de moi et j'y vais à coup de mails (ça laisse une trace) pour montrer que j'existe et pas juste sur le papier! il en est de même pour mon médecin du travail qui ne semble pas prendre en compte ce que je lui dis. ça commence à rentrer, doucement mais sûrement, surtout que nous sommes en pleine demande d'autorisation pour un scanner et une restructuration du service avec 4 nouveaux appareils à venir d'ici cet été.

Courage on est indispensable, se faire entendre, se battre et persévérer!

Bonjour 
A mon tour d'apporter ma pierre à ta question, je comprends que tu te sentes seul face a ce problème mais rassure toi nous sommes une majorité de PCR a rencontrer le même problème. Cela va bientôt faire 4 ans que je travaille dessus et je commence à voir apparaître des bonnes choses mais rassure toi il y a encore du travail. Pour t'aider, je rejoins les collègues, l'appui de ta direction est indispensable !!! prends appuie sur les ESR publiés par l'ASN pour étayer tes dires. Ensuite, demande à intervenir en CME, CHSCT, Conseils de Bloc afin de mettre en évidence les lacunes de façon a ce que les pratiques ne soient plus cachées et mises sur le devant de la scène. Sur le terrain, il te faut un référent médical genre chef de clinique qui va t'apporter de l'aide, mais avant sensibilise les infirmiers, de cette façon implante la RP dans le Bloc mais de façon indirect. 
j'espère que cela t'aidera 
Yannick

Ah !!!

Tout cela est bien rafraichissant, mais j'oserais rappeler à l'honorable assistance qu'elle est composée en grande partie d'hospitaliers.
Au sein de ce groupe, l'expérience de Domino est là pour nous montrer comment on peut faire réellement avancer les choses. Mais as t-on une idée du nombre de structures ayant adopté ce schéma de fonctionnement ?

Surtout soyez gentils, rappelez vous que plus de la moitié des structures françaises sont dans le domaine (du non-droit ?) privé où peuvent se faire toutes les grandes déclarations d'intention, les grands mensonges et les grandes trahisons. 
Méfiez vous de ne pas éteindre cette triste réalité derrière l'étalage de vos succès individuels... et pensez à cette foule de petites mains qui n'ont que le droit de fermer leur gueule dès que les gendarmes ont tourné le coin de la rue.

Amen

Bonjour,

Je suis un "pur produit" du domaine privé. Sans être une zone de non droit, je confirme que la radioprotection n'est pas un domaine mis en avant par les radiologues.

A leur décharge, chaque nouveau contrôle est ressenti comme une contrainte supplémentaire. Le travail administratif est très chronophage alors qu'il manque cruellement de radiologue dans la région (deux départ à la retraite remplacés partiellement par des vacataires).

Les plus jeunes d'entre eux sont quand même plus sensibles à la radioprotection.

gepetta a écrit:

A leur décharge, chaque nouveau contrôle est ressenti comme une contrainte supplémentaire. Le travail administratif est très chronophage alors qu'il manque cruellement de radiologue dans la région (deux départ à la retraite remplacés partiellement par des vacataires).

Je vais plus loin en disant que c'est aussi devenu une raison de plus de se plaindre, de se sentir victime, ce qui pourrait éventuellement justifier une petite tricherie, non ?... Las, jamais de punition individualisée, un jour une baisse de la nomenclature, le lendemain une nouvelle norme.
C'est qui qu'est le plus couillonné ? Ben, celui qui est honnête et qui essaie de suivre. 

Les autres c'est bien connu, quand ils ne sont pas au bloc opératoire, ne font bien sûr plus de radios d'ASP, de sinus ou du thorax dans les indications NON recommandées....
Je ne parle pas, bien sûr des échos pour un oui ou pour un non et surtout, pour suppléer les examens cliniques absents.
C'est pas étonnant qu'il manque de photographes !

Et donc, qu'on fasse travailler les vieux c... (et vacataires) comme moi. Chouette !

DomH tu as parfaitement résumé la situation, je peine à m'identifier dans les messages des hospitaliers quand je vois la façon de procéder dans mon établissement...chez moi pas de chef de clinique, pas de radiologue ni de manip radio dans le bloc, juste de tout puissant chirurgiens et les infirmiers bons à bosser à rythme soutenu sans vraiment pouvoir s'attarder sur cette chose étrange qu'on appelle les bonnes pratiques. ( Et chez moi c'est 12 salles de bloc et 5 amplis, au moins une centaine de patients par jour)

J'arrive quand même doucement à implanter l'idée de radioprotection dans la tête de mes collègues mais le temps et les moyens ne suivent pas toujours, ni pour eux ni pour moi. Je n'arrive même pas à avoir un radiamètre et je me demande bien comment je vais faire mon contrôle interne...

Quand je fais part de mon désarroi à mes chefs, j'ai juste le droit à une petite tape dans le dos et à un "bon courage". Sympa non?

Bonjour,

Peut être pouvez-vous vous appuyer sur le service de radio qui doit exister dans votre établissement ? le CHSCT ? le médecin du travail ?

Vous pouvez aussi utiliser la peur du gendarme dont parle DomH en affichant les parutions de l'ASN. Toutes les obligations réglementaires sont sous la responsabilité du chef d'établissement. Il faut faire passer le message gentiment. Moi je pollue leur boite mail avec des infos sur ce qui n'est pas fait et reste à faire. Petit à petit, ça avance et moi je me "couvre" en gardant des copies.

Pour les contrôles internes, il existe des sociétés "d'aide au PCR" qui peuvent t'aider en venant faire les mesures sur sites et t'aidant dans les rapports.

Bonjour,

Merci pour tes conseils je pense que je vais m'en inspirer!
As tu des nom de sociétés à me conseiller?

Bonjour,
 merci pour ces bons conseils dont je vais m'inspirer pour la suite.
Avez vous des sociétés à me conseiller ? Que je me renseigne un petit peu, il me semble que l'inspecteur de Veritas m'avait dit qu'il faisait ça en effet.

Bonjour à tous !

Merben je suis tout comme toi infirmière de formation et nouvelle PCR...et meme si dans ma clinique les choses ne sont pas si mal j'ai du mal à faire comprendre au chir l'importance de la protection ! Dois je me plaindre...en même temps ils sont très respectueux du personnel et refuse (pour la majorité) de "tirer" tant que le personnel n'est pas protégé !  5 salle 2 ampli.....j'ai meme réussi à avoir deux tabliers tout beau tout léger ...oserais je dire "design" ? (cadeau de bienvenue ? A la place d'une prime pour mes 20 % de boulo supplémentaire ?)
A coté de ça j'ai l'impression d'être la dernière roue du carosse...il en fallait une sur le papier....c'est fait....pour le reste reste sage et on t'appellera quand on aura besoin de toi !

Gepetta, tu ne m'as pas compris...

La peur du gendarme n'existe pas ou bien peu. Et le gendarme lui même peut peu, si je puis dire.
Etant impliqué dans un évènement qui a mobilisé tous les acteurs possibles et imaginables sur le sujet, je peux témoigner :
- de l'impunité absolue qui guette le déviant ordinaire, qu'il soit chirurgien ou plus généralement marchand de santé,
- tout à l'inverse des conséquences pour les lanceurs d'alerte, qui des IBODEs qui y perdront leur emploi, qui de la PCR-radiologue qui sera accusée de tentative d'extorsion de fonds, puis menacée de poursuites avec pas moins de 500.000€ de dommages et intérêts à la clef,
- de la cohésion de tous ces petits fraudeurs, ne manquant guère de relais chez les bien-pensants qui pourront se compter dans les ordres plus ou moins grands (m'avez compris, j'espère), pour valider des situations inventées alors même qu'une enquête préliminaire a attesté des faits invoqués.

Le discours gnan-gnan du tout va s'arranger me paraît complétement déplacé dans ce contexte où "il n'y a pas mort d'homme" et où les petits arrangements entre amis priment.

A propos, vous les avez vus les rayons, vous ? 

Dom

PS. Je garde le moral et plein d'espoir quand même dans l'avenir

Woua c'est encourageant.... merci pour le témoignage et le retour d'expérience en tout cas!
Je ne suis donc pas le seul dans ce monde de fous.
Bon courage

Ben

Alors l'ASN ne servirait à rien ?

Bien sûr que ci, ils font bouger les choses. Pas à pas, ils entraînent un rapprochement de la réglementation, mais seulement là où ils passent (compte les lettres de suite et divise par le nombre de blocs en France, tu verras l'enjeu...).
Par contre, sur un fait déclaré où tout le monde ou presque nie, ils ne peuvent rien quand les preuves sont dans les mains d'un proc qui classe l'affaire. Il est interdit d'utiliser les données de l'enquête préliminaire et pourtant, ce sont les seules à pouvoir démontrer la réalité des faits.

Dans la vraie vie, la mise en danger d'autrui, c'est pas franchement porteur et, c'est pas demain que ça changera, malheureusement (comme en bagnole). Les gros cons, y en a beaucoup ! Perso, j'aimerais finir en prison, je les verrai plus et ça me ferait une expérience de plus.  



PS : je rajoute que maintenent, je vote nul et je milite pour le tirage au sort des représentants du peuple !

Moi, je continue à envoyer mes petits mails à mes patrons de radiologues et petit à petit,  on rentre dans les clous.  

Tout n'est pas parfait mais ça avance. Alors je préfère rester optimiste.  Je suis naïve sûrement mais je crois encore à l'espèce humaine et pas au tous pourris. 

Un jour, peut être finirons nous par être d'accord sur un sujet ?

Pour la prison,  je ne suis pas tentée par l'expérience mais je peux toujours apporter des oranges.

J'ai pas dit "tous pourris", c'est le système qui veut ça. Le jour où on me filera un gros chèque avec plein de zéros, je ne suis d'ailleurs certain de rien.


... J'aime bien les oranges.

Bonjour,
Je suis dans la même situation que toi, infirmier au bloc opératoire d'une clinique privée et propulsé PCR depuis peu.
Fonction que je suis le premier à occuper...donc tout est à faire.