Bonjour,
d'après ce que j'ai lu (mais je ne sais plus où le retrouver), seuls 40% des réacteurs nucléaires japonais produisent de l'électricité actuellement. Les 60% restants sont soit en maintenance, soit ont été arrêtés au moment du séisme, soit n'ont pas pu être arrêtés (Fukushima Daiichi 1, 2, 3) mais ne produisent rien, soit ont été arrêtés à la demande du gouvernement (Hamaoka 4 et 5).
Toujours d'après mes lectures, le pic de consommation d'électricité au Japon se produirait plutôt en été en général. Pour cet été, la faible production nucléaire ne permettra pas d'avoir un niveau de production suffisamment élevé. Les compagnies productrices d'électricité envisagent le recours aux centrales thermiques (notamment Chubu Electric Power Co, dont le président est allé directement au Qatar négocier de nouveaux contrats de fourniture de gaz après la fermeture de Hamaoka 4 et 5, il y a quelques jours).
Il est fort possible que, malgré cela, la production ne puisse satisfaire une demande équivalente aux années antérieures. Dans ce cas, il peut y avoir des coupures d'électricité programmées, et surtout les japonais vont devoir réapprendre à transpirer dans les logements et bureaux.
Je ne crois pas que l'argument des antinucléaires cités par engos sur le fait qu'il n'y a pas eu de blackout au Japon, soit vraiment pertinent. Le Japon fait beaucoup d'économies d'énergie en ce moment dans les zones détruites par le séisme et le tsunami (par la force des choses).
La sortie du nucléaire est réaliste à condition d'accepter un petit moins de confort (réapprendre à transpirer en été et à s'habiller en hiver, diminuer l'éclairage public quand il n'est pas absolument nécessaire) en échange de l'assurance de ne pas risquer d'accident dans les centrales voisines. Mais aussi et surtout, il faudra lancer un grand plan d'isolation des logements, bureaux et centres commerciaux (ce qui devrait créer des emplois), afin de limiter la consommation d'énergie.
Il faudra rappeler à la population que l'énergie a un coût non seulement financier, mais aussi écologique, et que chaque ménage devrait chercher à minimiser sa consommation. Il faut que le prix de l'électricité reflète l'ensemble des coûts du mode de production concerné (ce qui n'est absolument pas le cas du nucléaire, puisque la construction est subventionnée, le coût des accidents n'est pas inclus, de même que le coût écologique de la construction, de l'extraction du minerai, des divers transports nécessaires ; le coût du démantèlement est sous-estimé, et le coût de gestion des déchets n'est pas inclus).
Sans doute faudra-t-il aussi remplacer certains chauffages électriques par du gaz, de la géothermie, etc... Développer la production d'énergie éolienne et hydrolienne.
Ce serait aussi une bonne idée d'interdire l'usage de systèmes de climatisation dans des espaces non clos (particulièrement les terrasses de restaurants et les commerces ou centres commerciaux toutes portes ouvertes, ou sans portes du tout).
Les emplois dans le domaine du nucléaire devraient être sauvegardés pendant toute la durée du démantèlement des réacteurs existants, ce qui devrait être assez long (et ce qui réserve de mauvaises surprises sur le plan financier).
Le tout est une question de volonté, non seulement politique (résister aux pressions conservatrices, être ouvert aux propositions, être convaincu de la nécessité du changement et être capable de l'expliquer), mais aussi une volonté de chaque individu.
Dans un premier temps, il faut accepter de se poser la question et d'approfondir le sujet.
db8200